Au fil des générations, les indie kids au prénom et à la destinée hors du commun ont repoussé une vague de zombies, une autre de fantômes mangeurs d'âmes, et ont mis fin à une épidémie de romance vampirique. Cette fois, ils luttent contre la Cour des Immortels qui à coups de faisceaux de lumière bleue explosive tente de prendre possession de la Terre.
Mais ceci n'est pas leur histoire.
"Nous autres simples mortels" (en VO: "The rest of us just live here") est l'histoire de la majorité généralement invisible dans les histoires fantastiques, celle des jeunes gens ordinaires qui assistent à ces combats épiques en simples spectateurs tout en essayant de survivre aux maux habituels de l'adolescence.
Il y a Mikey, le narrateur, bouffé par des troubles obsessionnels compulsifs. Il y a sa soeur Mel, toujours à la limite de retomber dans l'anorexie qui l'a déjà tuée une fois. Il y a leurs amis Jared, joueur de foot américain bien en peine de vivre son homosexualité dans leur petite ville de province, et Henna, fille de missionnaires très stricts qui veulent l'entraîner dans la Centrafrique en guerre pendant les grandes vacances. Tous disent n'aspirer qu'à survivre à leur remise de diplômes et pouvoir enfin partir à la fac, mais Mikey voit venir avec angoisse le moment où leur petite bande se dispersera.
Et pendant qu'ils gèrent leurs problèmes scolaires, familiaux et amoureux, l'en-tête de chaque chapitre raconte en quelques phrases lapidaires les retournements de situation abracadabrants de la bataille entre les indie kids et la Cour des Immortels, de sorte que les héros habituels des romans fantastiques sont réduits au rôle d'ombres chinoises s'agitant à l'arrière-plan.
Dans un univers qui rappelle fortement le Buffyverse, Patrick Ness se moque gentiment des codes du genre en soulignant leur absurdité (les adultes qui ne voient jamais rien, sont frappés d'amnésie sélective ou imputent les explosions bizarres à une énième "fuite de gaz"). Par contraste, sa peinture des troubles de l'adolescence est hyper-réaliste, voire poignante par moments. La juxtaposition des deux produit un roman original et rafraîchissant, qui mérite d'être découvert.
Dans un univers qui rappelle fortement le Buffyverse, Patrick Ness se moque gentiment des codes du genre en soulignant leur absurdité (les adultes qui ne voient jamais rien, sont frappés d'amnésie sélective ou imputent les explosions bizarres à une énième "fuite de gaz"). Par contraste, sa peinture des troubles de l'adolescence est hyper-réaliste, voire poignante par moments. La juxtaposition des deux produit un roman original et rafraîchissant, qui mérite d'être découvert.
Article publié à l'origine en juillet 2016,
et mis à jour en raison de la parution de l'ouvrage en français depuis cette date
Je suis tentée par celui-ci ! (il suffit qu'on dise "Buffyverse" et "adolescence" ;-) )
RépondreSupprimerD'un côté je suis tentée, d'un autre je n'ai pas fini sa série "Le Chaos en marche", trop violent pour moi.
RépondreSupprimerPatrick Ness est à mes yeux l'un des meilleurs auteurs contemporain de littérature ados. Je me tâte à le lire depuis sa sortie, me demandant si je ne dois pas plutôt attendre la traduction ... enfin, vu le temps qui passe, la traduction sera disponible quand je me serai décidée ^^
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