Ex-guitariste d'un groupe d'indie rock assez connu et désormais propriétaire de bar, Karl Bender aborde la quarantaine solitaire et désabusé, avec un appart' pourri et un seul véritable ami - un über geek du nom de Wayne DeMint. Jusqu'au jour où il tombe tête la première par le plancher de sa penderie et atterrit trois mois plus tôt. Avec l'aide de Wayne, il construit une machine à voyager dans le temps qui permet d'utiliser son "trou de ver" pour assister à des concerts mythiques ou voir sur scène des musiciens disparus. Il en fait même un petit business assez rentable, mais avec des règles très strictes: ne jamais se rendre dans le futur, ne jamais interagir avec le passé, ne jamais rien en rapporter. Puis un jour, Wayne décide d'empêcher l'assassinat de John Lennon, et Karl l'envoie par erreur, non pas en 1980, mais en 980 où il est impossible de trouver une charge électromagnétique suffisante pour le voyage de retour. Afin de récupérer son ami, il se met en quête qu'un astrophysicien. Entre en scène Lena Geduldig, une punk brillante et sarcastique de 99 kilos qui s'est fait tatouer le même extrait de chanson que Karl. La connexion est immédiate...
Peu de temps avant de tomber sur ce premier roman de Mo Daviau, j'avais failli être dégoûtée des histoires de voyage dans le temps par "All our wrong todays" d'Elan Mastai, atrocement mal écrit et épouvantablement sexiste. Comme quoi, les romans à thème se suivent et ne se ressemblent pas. Parce qu'"Every anxious wave" est une réussite à tous les niveaux. Un style superbe, mordant et mélancolique à la fois, qui donne envie de coller des Post-It partout pour retrouver tel ou tel passage plus tard. Une héroïne glorieusement imparfaite comme on aimerait en rencontrer plus souvent. Une histoire bien ficelée et pas particulièrement prévisible, qui joue autant sur la nostalgie du passé que sur la crainte de l'avenir. Des péripéties qui exploitent à fond la faillibilité humaine des personnages. Les lecteurs avides d'explications scientifiques seront probablement déçus, tandis que ceux qui connaissent bien la scène indie rock des années 1990 auront droit à un supplément de kif. Je ne suis ni dans le premier ni dans le second cas, et j'ai absolument adoré.
Et donc le titre vient d'une chanson de Sebadoh - je crois que ce livre est pour moi
RépondreSupprimerOui, tout à fait! La partie musique devrait te plaire en effet, pour le reste, je ne sais pas, mais il y a de bonnes chances.
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