Une jeune Parisienne hypocondriaque et sans doute dépressive revient pour un laps de temps indéterminé dans la ville de province où elle a grandi. Son père n'a jamais refait sa vie depuis le départ de sa mère, une excitée New Age qui change de petit ami comme de chemise bariolée. Sa grand-mère perd la boule et va devoir être placée dans une maison de retraite. Sa soeur aînée en a un peu marre que tout le monde se repose sur elle au prétexte qu'elle est forte, et s'évade le jeudi dans les bras d'un amant dont elle n'attend rien. Son beau-frère s'est récemment découvert une passion pour les flans. L'aîné de ses neveux, sur le point d'avoir onze ans, est atteint de tics nerveux qui le défigurent. Alors qu'elle va revoir la maison de son enfance dans l'espoir de ressusciter ses souvenirs enfuis, Juliette rencontre le nouveau locataire, un pilier de bistrot malchanceux en amour...
Comme "Rosalie Blum" que j'avais tant aimé, "Juliette : Les fantômes reviennent au printemps" s'attache à suivre le quotidien de provinciaux très ordinaires, voire passablement ennuyeux, mais qui dès qu'on s'intéresse à eux d'un peu plus près se révèlent gentiment barrés chacun à leur façon, et finissent tous par inspirer une tendresse à mi-chemin entre amusement et résignation. Cette histoire sans véritable histoire pourrait déprimer le lecteur si le dessin n'était pas aussi coloré et faussement naïf, et si l'auteure ne s'amusait pas à semer des petits grains de folie par-ci par-là: un caneton nommé Norbert Magret, un poisson pané sauvage, un vendeur de déguisements qui se rend chez sa belle dans la peau d'un ours, d'un lapin ou d'un fantôme... La vie passe quoi qu'il arrive, avec ses angoisses, ses peines et ses chamailleries, mais même sans rien en faire de grandiose, on peut toujours y trouver une forme de douceur, un réconfort, un apaisement, semble dire Camille Jourdy. J'ai été très sensible à la représentation ultra-fidèle de l'hypocondrie, mais aussi à la dynamique des rapports familiaux conditionnés par le poids des non-dits et des rôles définis dans l'enfance. Une oeuvre pleine de sensibilité, mais au charme de laquelle on ne se laissera prendre qu'à condition d'être dans un certain état d'esprit.
Comme "Rosalie Blum" que j'avais tant aimé, "Juliette : Les fantômes reviennent au printemps" s'attache à suivre le quotidien de provinciaux très ordinaires, voire passablement ennuyeux, mais qui dès qu'on s'intéresse à eux d'un peu plus près se révèlent gentiment barrés chacun à leur façon, et finissent tous par inspirer une tendresse à mi-chemin entre amusement et résignation. Cette histoire sans véritable histoire pourrait déprimer le lecteur si le dessin n'était pas aussi coloré et faussement naïf, et si l'auteure ne s'amusait pas à semer des petits grains de folie par-ci par-là: un caneton nommé Norbert Magret, un poisson pané sauvage, un vendeur de déguisements qui se rend chez sa belle dans la peau d'un ours, d'un lapin ou d'un fantôme... La vie passe quoi qu'il arrive, avec ses angoisses, ses peines et ses chamailleries, mais même sans rien en faire de grandiose, on peut toujours y trouver une forme de douceur, un réconfort, un apaisement, semble dire Camille Jourdy. J'ai été très sensible à la représentation ultra-fidèle de l'hypocondrie, mais aussi à la dynamique des rapports familiaux conditionnés par le poids des non-dits et des rôles définis dans l'enfance. Une oeuvre pleine de sensibilité, mais au charme de laquelle on ne se laissera prendre qu'à condition d'être dans un certain état d'esprit.
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