En s'installant dans son nouveau bureau parisien, le chercheur américain Trevor Stratton découvre une boîte pleine d'objets et de documents datant du début du XXème siècle. A partir des lettres et des photos, il reconstitue la vie amoureuse de Louise Victor: sa passion pour son cousin Camille, que son père refuse qu'elle épouse et qui sera tué pendant la première guerre mondiale; son mariage avec Henri Brunet, un des employés de son père, qui ne lui donnera jamais les enfants tant espérés; l'attirance qu'éprouve pour elle la jeune Garance à qui elle enseigne le piano; et enfin sa liaison adultère avec Xavier Langlais, qui vient de s'installer avec sa famille dans l'appartement en-dessous du sien. Petit à petit, Trevor se laisse fasciner par la personnalité de cette femme hors du commun, au point d'être tour à tour projeté dans la peau de chacun des protagonistes de son histoire...
Elena Mauli Shapiro a réellement vécu au 13, rue Thérèse, où elle a découvert la boîte dont elle utilise le contenu comme point de départ de cet étrange premier roman. J'ai beaucoup aimé l'héroïne à laquelle elle donne vie, personnalité joyeusement transgressive et bouillonnante de désir; beaucoup aimé, aussi, sa façon très juste de parler de l'élan incontrôlable, aveugle et ravageur qu'est la passion. J'ai frémi en lisant ses évocations émouvantes et tragiques de la guerre; j'ai été intriguée par les zones d'ombre qui demeurent dans la vie de Louise. En revanche, j'ai moins apprécié la toute fin de son roman - cette pirouette peu convaincante par laquelle elle conclut l'histoire de Trevor. Et ayant lu le livre en VO, je serais curieuse de savoir comment la traductrice s'est dépatouillée d'un soi-disant jeu de mots qui ne fonctionne pas réellement en français, ou comment l'éditeur a géré les reproductions de lettres visiblement rédigées par quelqu'un dont le français n'est pas la première langue.
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