lundi 19 novembre 2012

"Une place à prendre"


A Pagford, paisible bourgade du sud-ouest de l'Angleterre, Barry Fairbrother vient de décéder brutalement. Le siège de conseiller paroissial qu'il laisse vacant va susciter toutes les convoitises, et l'élection de son remplaçant mettre toute la petite communauté en émoi... jusqu'au drame. 

"Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir": tel pourrait être le sous-titre du nouveau roman de J.K. Rowling. L'auteur de la série "Harry Potter" avait bien prévenu qu'elle écrivait cette fois une oeuvre pour adultes, mais j'avoue que je ne m'attendais pas à une peinture aussi noire de la nature humaine. Loin de toute magie, la vingtaine de héros de ce roman choral rivalise de petitesse et de veulerie. Tous les adultes, apparemment membres respectables de la société, sont animés par les pulsions les plus méprisables qui soient. Face à eux, une poignée d'adolescents se débat pour exister tant bien que mal, et plutôt mal que bien en règle générale. 

Par bien des aspects, "Une place à prendre" est extrêmement plombant; j'imagine que c'est la raison pour laquelle il a reçu des critiques aussi mitigées. C'est un peu son paradoxe: on le lit parce que c'est le dernier J.K. Rowling, mais on ne peut véritablement l'apprécier qu'en oubliant que c'est le dernier J.K. Rowling. Car au-delà de sa cruauté, il s'agit d'une brillante satire sociale avec des personnages très bien croqués, des histoires individuelles qui s'entremêlent toutes les unes aux autres (et on reconnaît là le souci du détail dont J.K. Rowling a toujours fait preuve dans "Harry Potter"), un style fluide et élégant très bien rendu par la traduction de Pierre Demarty. Malgré son épaisseur et un emploi du temps plutôt chargé, je l'ai dévoré en quelques jours. 

Roman reçu pour critique dans le cadre de l'opération "Les matchs de la rentrée littéraire" organisée par Price Minister.

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