mercredi 21 novembre 2012

"Le passeur du temps"


J'avoue: j'aurais dû me méfier de la mention "Vendu à plus de 5 millions d'exemplaires dans le monde" - ou de son équivalent anglais, puisque j'ai acheté et lu ce roman en VO. Mais de temps en temps, je suis prise d'un étrange accès d'humilité. J'essaie alors de mettre mon snobisme littéraire en veilleuse, de ne pas me dire qu'un ouvrage populaire est forcément une daube infâme. Surtout si sa construction me rappelle fortement le génial "La voleuse de livres": chapitres courts avec saut de ligne après presque toutes les phrases, têtes de paragraphes en gras, incarnation d'un concept (la Mort dans un cas, le Temps dans l'autre). 

Vous voulez que je vous fasse une confidence? L'humilité, c'est vachement surfait. C'est le genre de truc à cause duquel vous vous retrouvez assise dans un train pour un voyage de près de 7h, sans aucune autre distraction que la prose surfaite d'un sous-Paulo Coelho qui repompe éhontément les trouvailles narratives de Dickens pour tenter de donner de la substance à sa barbe à papa littéraire.

(Excusez-moi, je marque une petite pause pour reprendre mon souffle.)

Donc à la base (et là je vais vous spoiler, mais c'est pour vous faire économiser 18€), on a l'historiette simpliste du gars qui jadis inventa la mesure du temps. Condamné à l'immortalité pour avoir voulu sauver sa femme d'une épidémie, il ne pourra trouver le repos qu'après avoir enseigné la valeur du temps à une ado en pleine tentative de suicide suite à un râteau monumental, et à un vieillard richissime atteint d'un cancer en phase terminale qui tente de se faire cryogéniser. En leur montrant ce que sera l'avenir s'ils réussissent, il les dissuade d'altérer le cours naturel de leur vie. C'est censé, j'imagine, avoir valeur de fable à la morale universelle et profonde comme mon ennui pendant près de 7h; mais ça ne réussit qu'à être mièvre et désespérément creux. A mon humble avis.

Ah non, on avait dit que j'arrêtais l'humilité. Donc voilà, ce bouquin est naze, ne l'achetez pas.

De rien. 

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