Pensouillard le hamster, c'est l'image que l'auteur de ce court mais très intéressant ouvrage de développement personnel utilise pour représenter notre ego à tous. Une petite bête qui ne sait faire qu'une seule chose: courir de plus en plus vite dans sa roue chaque fois qu'elle se sent menacée et craint pour son existence. Ainsi s'emballent les ruminations négatives qui nous font tant de mal et nous empêchent de jouir de l'existence au quotidien. Car la liste des choses que Pensouillard perçoit comme une menace est infinie. Son partenaire a ENCORE oublié de changer le rouleau de papier toilette? Il se moque de son bien-être! Un autre conducteur lui a grillé la priorité? C'est un sale con - Pensouillard, lui, n'a jamais qu'une attitude parfaitement civile en toutes circonstances. Un contact Facebook affiche une position contraire à ses propres convictions? Pensouillard écume de rage et se sent le devoir de lui prouver combien il se fourvoie. Le voisin a une nouvelle voiture magnifique; son meilleur ami à peine largué par sa femme s'est trouvé une nouvelle chérie? Pensouillard souffre: "Pourquoi lui et pas moi? Je le mérite tout autant!". Vous voyez l'idée.
Partant de là, le Dr. Serge Marquis suggère que nous serions beaucoup plus heureux en cessant de tout ramener à nous et en apprenant à considérer le monde avec détachement, au lieu de nous sentir agressés chaque fois que quelque chose nous semble anormal ou injuste. Il explique comment identifier et surtout interrompre les pédalages frénétiques de Pensouillard. Et oui, l'image peut paraître ridicule. D'ailleurs, elle l'est, ce qui lui donne d'autant plus d'efficacité - je ne sais pas ce qu'il en est pour vous, mais moi, quand je commence à me mettre dans tous mes états pour des choses objectivement pas bien graves, me rendre compte à quel point mon agitation est futile et disproportionnée à sa cause aide pas mal à me calmer. Je ne suis pas d'accord avec tout ce que raconte l'auteur (ni d'ailleurs avec les théories bouddhistes auxquelles il fait écho). Par exemple, "votre ego, ce n'est pas vous": euh, si, il définit quand même un peu mon identité, mes aspirations et la direction que je fais prendre à ma vie. Je veux bien croire que le meilleur moyen de ne plus souffrir soit de ne plus rien désirer, mais une vie sans désirs me paraît assez peu intéressante. Ce qui ne m'empêche pas de penser comme lui que la pratique de la pleine conscience est l'outil le plus formidable qui soit pour atteindre une certaine sérénité. Bref, même si je n'adhère pas à 100%, je conseille très vivement la lecture de "On est foutu, on pense trop" à tous les gens qui souhaitent apprendre à lâcher prise au quotidien.
A propos du fait de ruminer des traumatismes passés: "Vous rendez-vous compte à quel point c'est absurde? (...) Un jour, il y a longtemps, vous avez filmé une scène de votre vie que vous vous repassez sans cesse comme si, à force, elle allait se transformer. Malheureusement, plus vous rejouerez ces scènes, plus vous permettrez au processus d'identification de se consolider et de créer des fausses identités. Vous deviendrez ce que vous n'êtes pas: quelque chose de fini, qui n'existe qu'à l'état d'enregistrement dans vos archives neuronales. (...) Etre conscient, c'est être capable de faire la distinction entre un film et la vie."
A propos du jugement qu'on porte sur autrui: "La recherche des poux a grandement évolué à l'ère de la modernité et elle est aujourd'hui beaucoup plus subtile. Epouiller consiste désormais à découvrir chez l'autre les faiblesses et les carences qui permettent de le regarder de haut. Cela consiste aussi à trouver, avec le même appétit, les erreurs que commet son semblable, les bourdes grâces auxquelles on peut l'humilier, l'enlaidir, le diminuer et, par le fait même, se grandir! Ca demeure une manière préreptilienne de se protéger, car plus Pensouillard a l'impression d'être gros, plus il a le sentiment de faire peur! Et plus il a le sentiment de faire peur, moins il se sent menacé!"
Partant de là, le Dr. Serge Marquis suggère que nous serions beaucoup plus heureux en cessant de tout ramener à nous et en apprenant à considérer le monde avec détachement, au lieu de nous sentir agressés chaque fois que quelque chose nous semble anormal ou injuste. Il explique comment identifier et surtout interrompre les pédalages frénétiques de Pensouillard. Et oui, l'image peut paraître ridicule. D'ailleurs, elle l'est, ce qui lui donne d'autant plus d'efficacité - je ne sais pas ce qu'il en est pour vous, mais moi, quand je commence à me mettre dans tous mes états pour des choses objectivement pas bien graves, me rendre compte à quel point mon agitation est futile et disproportionnée à sa cause aide pas mal à me calmer. Je ne suis pas d'accord avec tout ce que raconte l'auteur (ni d'ailleurs avec les théories bouddhistes auxquelles il fait écho). Par exemple, "votre ego, ce n'est pas vous": euh, si, il définit quand même un peu mon identité, mes aspirations et la direction que je fais prendre à ma vie. Je veux bien croire que le meilleur moyen de ne plus souffrir soit de ne plus rien désirer, mais une vie sans désirs me paraît assez peu intéressante. Ce qui ne m'empêche pas de penser comme lui que la pratique de la pleine conscience est l'outil le plus formidable qui soit pour atteindre une certaine sérénité. Bref, même si je n'adhère pas à 100%, je conseille très vivement la lecture de "On est foutu, on pense trop" à tous les gens qui souhaitent apprendre à lâcher prise au quotidien.
A propos du fait de ruminer des traumatismes passés: "Vous rendez-vous compte à quel point c'est absurde? (...) Un jour, il y a longtemps, vous avez filmé une scène de votre vie que vous vous repassez sans cesse comme si, à force, elle allait se transformer. Malheureusement, plus vous rejouerez ces scènes, plus vous permettrez au processus d'identification de se consolider et de créer des fausses identités. Vous deviendrez ce que vous n'êtes pas: quelque chose de fini, qui n'existe qu'à l'état d'enregistrement dans vos archives neuronales. (...) Etre conscient, c'est être capable de faire la distinction entre un film et la vie."
A propos du jugement qu'on porte sur autrui: "La recherche des poux a grandement évolué à l'ère de la modernité et elle est aujourd'hui beaucoup plus subtile. Epouiller consiste désormais à découvrir chez l'autre les faiblesses et les carences qui permettent de le regarder de haut. Cela consiste aussi à trouver, avec le même appétit, les erreurs que commet son semblable, les bourdes grâces auxquelles on peut l'humilier, l'enlaidir, le diminuer et, par le fait même, se grandir! Ca demeure une manière préreptilienne de se protéger, car plus Pensouillard a l'impression d'être gros, plus il a le sentiment de faire peur! Et plus il a le sentiment de faire peur, moins il se sent menacé!"
Je connais quelqu'un à qui ça ferait grand bien d'entendre tout ça, mais à qui je ne peux pas (ne veux pas non plus m'embêter à) le dire, justement… Parce qu'elle réagirait en Pensouillard vexé !
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