mardi 7 août 2012

"Salaam London"


Après dix ans passés à exercer son métier de journaliste depuis l'étranger, Tarquin Hall rentre à Londres. Sans travail ni argent, il est contraint de loger dans Brick Lane, au coeur du quartier misérable de l'East End où se mélangent Bengalis, Irakiens, Kurdes et prolétaires cockneys. Il passera un peu plus d'un an dans son taudis, d'abord seul, puis avec sa fiancée Anu, une indo-américaine qui trouvera l'adaptation bien difficile...

"Salaam London" est, pour reprendre l'expression de la quatrième de couverture, un "récit de voyage à l'envers". L'auteur y raconte son expérience personnelle en l'enrichissant de données historiques et culturelles, de sorte que j'ai eu l'impression de m'instruire en le lisant. Il fait une description sans fard de la pauvreté qui règne à Brick Lane, du racisme de beaucoup de ses habitants, de la violence parfois explosive qui guette au coin des rues, mais aussi de la solidarité remarquable au sein des différentes communautés d'immigrés, de la débrouillardise de certains d'entre eux et de leur volonté de se construire une vie meilleure. 

Il dresse de ses connaissances une galerie de portraits hauts en couleur, parfois très émouvants: Mr Ali, son propriétaire radin et roublard, tyrannisé par une minuscule épouse; Sadie, sa vieille voisine juive qui croit cuisiner le meilleur bouillon de poulet du monde; Naziz, l'ex-délinquant qui passe sa vie à la bibliothèque parce qu'il veut obtenir un diplôme pour sauver sa mère des maltraitances de son père; l'entreprenant Chalky qui connaît tout le monde mais que personne ne connaît officiellement; Gul Muhammad le réfugié afghan qui a fui les talibans, et ses deux acolytes kosovars, le Petit et le Grand Sasa; Aktar l'érudit bengali et néanmoins anglophile... J'ai été fascinée par l'histoire de tous ces gens, si loin de ma propre expérience de la vie. En arrivant à la fin du livre, j'étais presque triste de les quitter.

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