vendredi 10 août 2012

"Azimut T1: Les aventuriers du temps perdu"


Pour les bédés comme pour les romans, je suis devenue très difficile en matière de fantasy: j'ai l'impression de lire toujours la même histoire... Il faut vraiment un univers très original, un scénario très prenant et une plume ou un dessin remarquable pour que je me décide à investir mes sous et mon temps. 

Après des années d'errance en mer, le comte de la Pérue touche enfin terre. Hélas, il est revenu à son point de départ: le royaume de Ponduche. Probablement parce que le Nord a été perdu depuis des mois. Mais le malheur des uns fait le bonheur des autres, puisque ces problèmes de navigation ont permis l'arrivé de l'envoûtante princesse Aïcha, à laquelle le roi est désormais fiancé. Le seul problème, c'est que le peintre de l'expédition maritime reconnaît en elle Manie Ganza, une criminelle internationale qui dérobe des collections de vieille monnaie sans valeur apparente. Ailleurs, à bord de son navire-laboratoire le Laps, le professeur Aristide Breloquinte étudie les chronoptères, ces créatures qui détiennent au fond d'elles le secret du temps... 

Le rôliste de longue date Wilfrid Lupano propose dans "Azimut" un univers très riche, régi par des règles souvent poétiques ("Mais enfin, ça ne peut pas se perdre, le Nord!" "Bof, on arrive bien à perdre du temps, alors pourquoi pas le Nord?") et peuplé de créatures qui ne le sont pas moins, telles la mouche gobe-temps ou la belle lurette. Bien sûr, ce premier tome de mise en place soulève plus de questions qu'il n'apporte de réponses, mais on sent que tous les éléments disparates à première vue finiront par s'emboîter les uns aux autres. Et puis côté action, on est déjà très bien servi avec l'extravagante évasion d'Aïcha alias Manie Ganza, héroïne intrigante à souhait. 

Je suis un peu plus réservée sur les dessins de Jean-Baptiste Andréae. J'aime beaucoup son trait fin et les expressions très travaillées de ses personnages. Par contre, ses décors pourraient être plus détaillés, et ses couleurs me laissent perplexe. Je n'apprécie pas du tout le sous-ton jaune ou bleuté que l'on retrouve dans quasiment toutes ses planches. Il me semble que l'univers bigarré créé par Wilfrid Lupano méritait soit des teintes éclatantes soit, si on voulait partir dans quelque chose de plus subtil, des nuances douces mais variées à la Florence Magnin. Cela ne m'empêchera pas d'attendre avec impatience la suite de ce qui est annoncé comme une trilogie. 

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