Avignon, été 2003. La grève des intermittents paralyse le festival, et la colère gronde à tous les coins de rue. Odon, directeur d'un théâtre local, tente de préserver les représentations de "Nuit rouge". Cette pièce est l'oeuvre de Paul Selliès, un jeune inconnu tragiquement décédé quelques années plus tôt. Mathilde, le grand amour d'Odon qu'elle a quitté pour devenir une célèbre actrice, revient dans sa ville natale écrasée par la chaleur pour y interpréter "Sur la route de Madison". De son côté, la fragile Marie débarque dans la cité des Papes avec un seul souhait: entendre sur scène les mots de son frère défunt. L'espace de quelques semaines, leurs trois destins vont s'entremêler, et Marie mettra à jour un terrible secret...
Après "Seule Venise" qui m'avait donné une furieuse envie de retourner dans cette ville et "Les déferlantes" qui m'avait littéralement happée, "L'amour est une île" est le troisième roman de Claudie Gallay que je dévore. Je suis bien incapable d'expliquer à quoi tient la magie de son style ultra dépouillé, de ses phrases toujours très courtes qui, parfois, ne comportent même pas de verbe. Avec une remarquable économie de fioritures, elle arrive à me captiver chaque fois - un exploit d'autant plus remarquable que d'habitude, j'aime qu'on m'explique ce qui se passe dans la tête des personnages. Claudie Gallay, elle, se contente de le laisser deviner en décrivant minutieusement leurs gestes les plus anodins. Sa façon de laisser la lumière entrer en eux par leurs fêlures les plus intimes me touche toujours en plein coeur. Je comprendrais parfaitement qu'on n'accroche pas à ses romans, qu'on soit insensible à leur grâce subtile et imperméable à leur profonde humanité. Mais moi, voilà, je suis fan. Beaucoup beaucoup.
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