Est-ce un hasard si, après "Une bonne épouse indienne", j'ai enchaîné sur une autre histoire de mariage arrangé? Ici aussi, un garçon se retrouve lié à une fille qu'il n'a pas choisie, dont il ne veut pas et pour qui il n'entend pas renoncer à sa vie d'avant. Ici aussi, cette fille va supporter son indifférence et rester à ses côtés malgré les difficultés. Mais si Anne Cherian traitait son sujet de façon très sérieuse, "Une longue route", en revanche, joue dans le registre de la comédie décalée.
Sôsuke est un branleur de première bon-à-rien incapable de garder un travail, doublé d'un Don Juan porté sur la boisson et toujours à la recherche d'une nouvelle maîtresse. Michi, de son côté, est complètement dans la lune, incapable de se rendre compte de ce qui se passe autour d'elle ou d'y attacher vraiment de l'importance. Pourtant, malgré sa soi-disant totale absence de charme, on se surprend très vite à éprouver une énorme tendresse pour elle.
Les dessins de Fumiyo Kouno, que je trouvais un peu trop enfantins au départ, sont en réalité parfaitement approprié au ton de son histoire. Les chapitres très courts (3 ou 4 pages) lui permettent de se renouveler sans s'enfermer dans une narration linéaire qui aurait vite pu devenir ennuyeuse. J'ai particulièrement aimé les mini-récits sans paroles, dans lesquels on perçoit encore mieux la poésie douce du quotidien. Une jolie découverte.
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