(Avertissement: la lecture de ce post est déconseillée à toute fan de littérature culinaire décidée à ne pas voir ENCORE augmenter sa PAL.)
Comme je l'écrivais hier, j'ai besoin en ce moment de lire des choses réconfortantes, ce que les Anglophones appelleraient des feel-good books. Des romans qui ne changeront pas ma vie mais qui, l'espace de quelques heures, me plongeront dans un monde plus doux où tous les problèmes finissent généralement par s'arranger.
Voilà pourquoi j'ai acheté et dévoré "Refaire le monde" de Julia Glass. Charlotte Duquette, dite Greenie, est une pâtissière de génie dont le mariage semble partir à vau-l'eau depuis quelque temps. Pour lui donner un coup de fouet salutaire, elle accepte de quitter New-York afin de devenir la cuisinière en chef du gouverneur du Nouveau-Mexique. Bien entendu, tout ne se passe pas exactement comme elle l'avait imaginé...
"Refaire le monde" n'est pas un roman aussi simpliste que sa quatrième de couverture pourrait le laisser penser. Si Greenie en est clairement l'héroïne, on suit aussi le parcours de plusieurs autres personnages selon le principe cher à mon coeur de la multiplicité des points de vue. Ainsi, certains chapitres sont consacrés à ce qui arrive en l'absence de Greenie à son mari Alan, thérapeute conjugal rongé par le doute, à son ami Walter, restaurateur homosexuel désireux de trouver le grand amour, et à Saga, une amie des bêtes à la mémoire erratique. Chacun d'eux a connu des drames qui l'ont marqué, et chacun d'eux porte en lui une mélancolie qui empêche le roman de verser dans un optimisme béat. Même si "Refaire le monde" est voué, on le sent, à bien se terminer, il y règne tout du long une ambiance agréablement nuancée.
J'ai aimé les personnages attachants de Julia Glass (surtout celui de Saga), les scènes en cuisine à l'atmosphère chaleureuse et réconfortante, la peinture de New-York qui m'a donné envie de me promener dans certains quartiers semblables à de petits villages. Je me suis délectée des 800 pages de "Refaire le monde" comme d'une gourmandise sucrée juste ce qu'il faut pour ne pas devenir écoeurante.
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