Ce que j'aime chez beaucoup d'auteurs japonais contemporains, c'est la délicatesse toute nippone de leur écriture, cet art de raconter des choses banales en les imprégnant de sentiments si subtils que ce qui serait mortellement ennuyeux transposé dans un cadre européen devient sous leur plume un bijou de finesse.
Je connais peu d'auteurs français capables de captiver leurs lecteurs en décrivant des scènes du quotidien pendant lesquelles il ne se passe rien... Du moins, en surface: car leur véritable enjeu se trouve dans le coeur des protagonistes, qui ont bien trop de pudeur pour manifester des émotions pourtant violentes à l'occasion.
Ainsi "Les Années douces" de Hiromi Kawakami. Au comptoir du troquet où elle a l'habitude d'aller boire du saké le soir, une jeune femme retrouve un de ses anciens professeurs de japonais. Au fil de chapitres dont chacun pourrait presque être lu indépendamment, comme une nouvelle, l'auteur installe une intimité grandissante entre ces deux solitaires. C'est tout, et c'est largement assez pour que le lecteur tombe sous le charme.
Chacune des 280 pages de ce livre se savoure telle une pâtisserie légèrement parfumée au matcha - une gourmandise hélas quelque peu gâtée par une traduction que je soupçonne trop "près" de l'original pour bien couler en français. Les multiples changements de temps injustifiés au sein d'un même paragraphe (passé simple, présent, passé composé, imparfait, de nouveau présent alors que l'on reste dans la même continuité d'action) sont particulièrement pénibles. C'est pour des oeuvres comme celle-là que je regrette amèrement de ne pas pouvoir lire le japonais dans le texte.
Je connais peu d'auteurs français capables de captiver leurs lecteurs en décrivant des scènes du quotidien pendant lesquelles il ne se passe rien... Du moins, en surface: car leur véritable enjeu se trouve dans le coeur des protagonistes, qui ont bien trop de pudeur pour manifester des émotions pourtant violentes à l'occasion.
Ainsi "Les Années douces" de Hiromi Kawakami. Au comptoir du troquet où elle a l'habitude d'aller boire du saké le soir, une jeune femme retrouve un de ses anciens professeurs de japonais. Au fil de chapitres dont chacun pourrait presque être lu indépendamment, comme une nouvelle, l'auteur installe une intimité grandissante entre ces deux solitaires. C'est tout, et c'est largement assez pour que le lecteur tombe sous le charme.
Chacune des 280 pages de ce livre se savoure telle une pâtisserie légèrement parfumée au matcha - une gourmandise hélas quelque peu gâtée par une traduction que je soupçonne trop "près" de l'original pour bien couler en français. Les multiples changements de temps injustifiés au sein d'un même paragraphe (passé simple, présent, passé composé, imparfait, de nouveau présent alors que l'on reste dans la même continuité d'action) sont particulièrement pénibles. C'est pour des oeuvres comme celle-là que je regrette amèrement de ne pas pouvoir lire le japonais dans le texte.
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