Marguerite Fiorel, 17 ans, est une soprano pleine de promesses mais qui manque encore d'expérience de la vie. Invitée à Londres pour chanter "Les noces de Figaro", elle s'y rend avec son professeur, le sévère Pierre Kamenev. Leur route croise celle de Justine Dodgson, créatrice d'une start-up secrète visant à organiser des mariages factices pour contourner les limitations imposée par le Brexit. C'est le début d'une série de trépidants chassés-croisés amoureux à la sauce britannique...
Après "Les petites reines" (que j'ai adoré) et "Songe à la douceur" (qui bien qu'étant un véritable tour de force stylistique m'a laissée assez froide), Clémentine Beauvais revient en cette fin d'été avec un roman très ancré dans l'actualité. Elle s'empare d'un véritable drame politique pour en faire une comédie pleine de piquant. D'une plume désinvolte et toujours aussi fantaisiste, sous laquelle perce sa tendresse pour la culture britannique, elle épingle gentiment les travers de tous ses personnages: la naïveté de la jeune et romantique Marguerite, les incohérences et le ridicule occasionnel de la bien intentionnée Justine, la rigidité cocasse de l'anachronique Pierre. Aucun d'eux n'est épargné, mais tous demeurent éminemment attachants. Ses traits les plus féroces, l'auteure les réserve à l'extrême-droite locale dont elle trace un portrait à la fois léger et plein d'un subtil vitriol, à l'occasion d'une mémorable scène de garden party qui m'a laissée partagée entre la consternation et le fou rire. Faites-moi confiance: cette "Brexit romance" est un délice acidulé à savourer de toute urgence!
Merci aux éditions Sarbacane pour cette lecture en avant-première
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