samedi 2 septembre 2017

"Stolen things" (Stephen Parolini)


La mère de Berry s'est enfuie quand elle n'avait que quatre ans, et son père se meurt d'un cancer de l'estomac. Alors, il emmène la fillette de douze ans s'installer chez sa tante Annabelle dans l'idée que celle-ci l'adoptera après sa disparition. Annabelle est une vieille fille bourrue qui vit dans une maison isolée à la campagne et qui n'aime guère les enfants. Sans amis de son âge, en plein déni par rapport à la maladie de son père adoré, Berry se réfugie dans les livres et entreprend d'explorer la forêt voisine. Elle va y faire maintes découvertes surprenantes...

Ca faisait bien longtemps qu'un roman ne m'avait pas autant émue. Il faut dire qu'en plus de taper là où ça fait mal chez moi, "Stolen things" est dans l'absolu une petite merveille de sensibilité, qui utilise les mystères de la forêt pour parler tout en subtilité de choses terriblement réalistes: l'amour, la famille, la mort. En l'espace de quelques semaines, Berry, qui a une relation géniale avec son père, se trouve forcée d'accepter qu'elle va le perdre bientôt, et on ne saura jamais si les rencontres qu'elle fait sont ou pas le produit de son imagination cherchant à remplacer une peur primordiale par une autre peur primordiale, un monde où elle n'a de prise sur rien et dont les règles lui échappent par un autre monde où elle n'a de prise sur rien et dont les règles lui échappent. 

Si la fillette est très clairement l'héroïne de l'histoire, les adultes qui l'entourent - notamment la mère réapparue après une absence de huit ans - sont eux aussi dépeints avec beaucoup de nuance et de délicatesse. Au passage, Stephen Parolini, éditeur avant d'être écrivain, gratifie le lecteur de quelques très jolies considérations sur le pouvoir des livres. Je sais que "Stolen things" est théoriquement un roman jeunesse, mais j'avoue avoir du mal à comprendre comment un(e) ado pourrait le savourer à sa juste valeur. Qui est immense. 

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