jeudi 6 avril 2017

"Une bobine de fil bleu" (Anne Tyler)


C'est l'histoire des Whitshank.

Je ne sais pas quoi écrire d'autre pour décrire ce bouquin.

J'ai souvent lu qu'Anne Tyler était une grande romancière américaine, et j'ai un énorme faible pour les chroniques familiales. Je me rappelle avec quelle délectation j'ai dévoré "Les corrections" de Jonathan Franzen jadis, ou plus récemment, le diptyque "Nos plus beaux souvenirs" - "Emily" de Stewart O'Nan. J'aime entrer dans la tête des personnages, découvrir leurs relations compliquées, leurs petits secrets, les faits marquants de leur jeunesse qui ont modelé leur caractère d'adulte. M'attacher à eux en dépit de leurs faiblesses, voire grâce à elles. Espérer que leurs problèmes se résoudront, même si ça ne peut pas, ne doit pas toujours être le cas dans un récit réaliste. 

Là? J'avais juste envie que tous les Whitshank crèvent les uns après les autres pour que s'achève ce bouquin atrocement ennuyeux. 

Dans "Une bobine de fil bleu", je n'ai réussi à m'attacher à aucun des personnages, ce qui en l'espace de 400 pages relève presque de l'exploit. La mère, Abby, sur laquelle se focalise l'essentiel de la narration, devrait apparaître comme sympathique avec son boulot de travailleuse sociale et sa manie de recueillir les gens seuls ou dans une passe difficile, mais je l'ai trouvée transparente de bout en bout, y compris dans la partie où on revisite sa jeunesse et sa rencontre avec le père, Red. Parmi ses quatre enfants, l'auteure laisse complètement les deux filles de côté: on saura juste que l'une est avocate en tailleur, l'autre un peu garçonne et menuisière dans l'entreprise familiale. Quant aux deux garçons: Denny est une véritable tête-à-claques, le type pas fiable dont on ne sait jamais trop comment il gagne sa vie, qui passe son temps à apparaître et disparaître sans explication (le lecteur n'en aura pas davantage que ses parents). Stem a une histoire potentiellement intéressante, mais qui n'est exploitée que de façon brève et superficielle. Les petits-enfants jouent les vulgaires figurants. Après avoir serré les dents pendant une grosse moitié du bouquin parce que je n'avais rien d'autre à lire sous la main, j'ai survolé les 150 dernières pages pour en finir au plus vite. Même l'écriture m'a semblé plate et inintéressante. Un pensum. 

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