samedi 26 janvier 2019

"The remarkable journey of Coyote Sunrise" (Dan Gemeinhart)


Il y a cinq ans, la mère et les soeurs de Coyote sont mortes dans un accident de voiture. Depuis, son père Rodeo et elle ont changé de nom, et ils sillonnent les Etats-Unis à bord de Yager, un vieux bus scolaire devenu leur maison sur roues. Interdiction d'évoquer le passé: le mot d'ordre, c'est vivre dans le présent exclusivement pour ne pas souffrir. Jusqu'au jour où Coyote apprend que le parc où elle avait enterré une boîte à souvenirs avec sa mère et ses soeurs va être rasé. Elle n'a que cinq jours pour traverser le pays jusqu'à leur ancienne ville et récupérer son trésor. Mais le plus difficile, c'est qu'elle devra le faire sans que Rodeo s'en aperçoive... 

Nous ne sommes pas encore fin janvier et je sais déjà que je tiens mon bouquin de l'année, celui qui aura laissé la marque la plus profonde dans mon coeur. Celui qui illustre à la perfection cette phrase de mon amoureux que je n'avais jamais vraiment comprise jusqu'ici: "On ne pleure pas toujours de tristesse. Parfois, on pleure juste d'émotion." Car le vrai thème de ce roman jeunesse, c'est "Comment apprendre à vivre avec ses morts?".

Au fil d'un road trip mouvementé, Coyote fait plein de jolies rencontres, émerge de la solitude imposée par Rodeo, découvre la complexité des relations humaines et mûrit à vue d'oeil. Cette petite héroïne blessée et son papa hippie ultra-bienveillant comptent parmi les personnages les plus attachants dont j'aie croisé la route depuis une éternité. Dans "The remarkable journey of Coyote Sunrise", il n'y a aucun antagoniste - hormis peut-être quelques flics bourrus. Juste une funambule pleine de grâce qui se livre à un savant numéro d'équilibriste entre tristesse et bonheur, des personnages secondaires qui vous réconcilient avec l'humanité, un bus à bord duquel on voudrait embarquer immédiatement, une foule de phrases tellement belles et justes que j'ai dû cesser de les noter arrivée au milieu du roman, et quelques scènes d'une poignance absolue (dont une qui m'a rappelé le passage sur "Heroes" dans le film "The perks of being a wallflower", version grands espaces plutôt qu'environnement urbain).

C'est la première fois que je vais racheter un ouvrage lu sur ma Kindle en version papier, et la première fois que je comprends pourquoi certaines personnes relisent certains livres une fois par an. Je suis en outre prête à éradiquer l'ensemble de ma profession pour que l'éditeur qui achètera les droits français me confie la traduction de ce bouquin. Qu'on se le dise. 

5 commentaires:

  1. Après une telle critique, a-t-on d'autre choix que de se le procurer ? Merci pour ces revues qui sont toujours un plaisir à lire !

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  2. Oh, ça me fait super envie ! Et pourtant, je n'aime pas les romans abordant des thèmes potentiellement déprimants d'habitude (oui, pour mes lectures, je vis dans le monde des Bisounours). Tu devrais peut-être le proposer à tes éditeurs ? J'ai tenté une ou deux fois pour des bouquins qui m'avaient plu (sans grand succès, je l'avoue).

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    1. Pareil, j'ai déjà essayé mais ça n'a rien donné!

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  3. Oui, peux-tu le traduire s’il te plaît, parce que j’ai l’impression que c’est LE bouquin que j’ai besoin de lire en ce moment ��

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