Marinka a 12 ans et ne rêve que d'une chose: se faire des amis. Des amis vivants qu'elle pourra côtoyer davantage que l'espace d'une soirée. Car Marinka est la petite-fille d'une Yaga, Gardienne chargée de guider les âmes vers l'au-delà dont elle devra prendre la suite un jour. Tous les soirs, Baba et elle préparent un festin pour accueillir les morts et leur font raconter leurs meilleurs souvenirs avant de les aider à traverser le Portail. De temps en temps, sans crier gare, leur maison se dresse sur ses pattes de poulet et court s'installer ailleurs, dans un endroit toujours désert. Marinka a beau voir du pays et avoir un familier très attachant - un choucas prénommé Jack -, elle n'en peut plus de sa solitude et se rebiffe contre sa destinée...
Le mythe slave de Baba Yaga, la sorcière qui vit dans une maison ambulante, a inspiré de nombreux créateurs - Hayao Miyazaki, notamment. Ici, Sophie Anderson en livre une interprétation extrêmement originale et surprenante. Elle présente la mort comme un passage serein, une boucle qui se referme avec l'assistance bienveillante des Gardiennes que sont les Yaga. Elle réussit à faire de Jack le choucas et surtout de la maison à pattes de poulet des personnages pleins de caractère, extrêmement attachants. Et sur cette toile de fond singulière, elle peint une héroïne à la rébellion fort compréhensible, qui enchaîne les mauvais choix et se retrouve rongée par les regrets et la culpabilité. Bien que s'adressant à un public assez jeune, "The house with chicken legs" n'hésite pas à aborder de façon très émouvante des thèmes graves tels que la responsabilité et le choix, l'identité et l'appartenance. A la fois roman initiatique et conte envoûtant, il m'a enchantée de bout en bout.
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