samedi 21 octobre 2017

"Stone Junction" (Jim Dodge)


Annalee Pearse n'a que seize ans lorsqu'elle tombe enceinte sans savoir de qui, mais elle refuse que le bébé soit donné à l'adoption et s'enfuit avec lui. Une rencontre de hasard l'amène à gérer un refuge pour une société secrète baptisée Alliance des Magiciens et Outlaws. Lorsqu'Annalee finit par mourir dans l'explosion d'une bombe, son fils Daniel est âgé de quatorze ans. Il n'a jamais mis les pieds dans une école, mais de l'avis général, c'est un garçon vif d'esprit et plein de potentiel. Volta, un des dirigeants de l'AMO, décide de le prendre sous son aile et de lui organiser une formation très spéciale. Auprès d'une série de maîtres, Daniel apprend successivement à méditer et à se débrouiller seul dans la nature, à faire pousser de la drogue, à désactiver les alarmes et ouvrir les coffre-forts, à jouer aux cartes comme un pro et à devenir un as du maquillage et du déguisement. Il commence à se lasser de toute cette théorie quand Volta lui annonce qu'il a une vraie mission sur le terrain à lui confier. Pour s'en acquitter, Daniel va devoir acquérir la compétence la plus dangereuse de toutes: la dématérialisation...

Je ne me serais probablement pas intéressée à "Stone Junction" sans les premières critiques dithyrambiques à son sujet. Et de fait, malgré ses 720 pages et un côté mystique qui n'est pas nécessairement ma tasse de thé, c'est un roman qui se lit tout seul, peuplé d'une galerie de personnages hauts en couleurs - des hors-la-loi qui ont décidé d'utiliser leurs remarquables compétences pour échapper au système et, parfois, lutter contre lui. Si j'ai trouvé qu'il traînait parfois un peu en longueur (les longues descriptions de parties de poker ne sont guère passionnantes quand on ne comprend pas ce qui se passe autour de la table), l'apprentissage particulièrement rock'n'roll du héros ne cesse jamais de surprendre et d'exciter l'imagination. Et lorsqu'arrivé à la moitié du livre, Daniel se met enfin au travail, il devient tout à fait impossible de prévoir la suite: on ne peut que se laisser entraîner par le rythme effréné du récit. Je tiens à saluer au passage le formidable travail de traduction de Nicolas Richard, qui se débrouille magistralement avec un texte truffé d'argot et de passages techniques difficiles. Si vous êtes prêts à vous frotter à une oeuvre profondément anti-conventionnelle, "Stone Junction" est fait pour vous!

Merci à Super 8 Editions pour cette lecture. 

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