On devrait inventer une appellation de genre rien que pour ces comédies qui se passent dans la campagne anglaise au cours de la première moitié du XXème siècle, dans la belle maison d'une famille noble ou bourgeoise dotée de multiples rejetons et d'autant de domestiques. Ma dernière découverte en la matière s'appelle "Le parfum des fraises sauvages", et c'est un bijou de drôlerie. Contemporaine de ses personnages, l'auteure se moque allègrement d'eux de bout en bout. La matriarche, lady Emily, est une pipelette d'une étourderie ahurissante, qui brasse de l'air à longueur de journée et laisse derrière elle un sillage de chaos. Son mari se méfie des étrangers, trouve l'éducation nuisible et désapprouve le travail des femmes. Leur fille Agnès se pâme d'admiration devant ses trois jeunes enfants qu'elle se cesse de qualifier de "vilains" avec des trémolos d'extase dans la voix, et chaque fois qu'on lui demande son avis, elle suggère qu'on s'adresse plutôt à son mari Robert, car "un homme peut toujours tout arranger". Leur fils David, charmant bellâtre, assume joyeusement de ne s'intéresser qu'à sa propre personne. Les personnages secondaires sont tous ridicules chacun à sa façon propre. Ecrit au premier degré, ce roman serait un portrait consternant des travers de l'époque. Là, il est aussi délicieux que les fruits des bois dont il porte le nom.
Il fait déjà partie de ma wishlist, mais suite à ta chronique je le place en très bonne position :-)
RépondreSupprimerBeaucoup aimé !
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