mercredi 9 septembre 2015

"Un doux pardon"


Hannah Farr est une personnalité en vue de la Nouvelle-Orléans, une animatrice télé dont l'émission quotidienne est suivie par des milliers de fans. Côté coeur, elle file depuis deux ans le parfait amour avec Michael Payne, le maire de la ville. Mais sa vie toute tracée va être bousculée par deux petites pierres. 
Ces "pierres du Pardon" connaissent un immense succès aux Etats-Unis. Le concept est simple: si vous avez quelque chose à vous faire pardonner, il suffit d'envoyer une lettre d'excuse à la personne que vous avez blessée, accompagnée de deux pierres. Si cette personne accepte vos excuses, elle vous renvoie l'une des deux. 
Bien inoffensives à première vue, les pierres du Pardon vont pourtant forcer Hannah à replonger dans son passé, celui-là même qu'elle avait soigneusement mis de côté depuis de nombreuses années, et toutes les certitudes de sa vie vont être balayées comme un château de cartes...

J'avais vraiment bien aimé "Demain est un autre jour", le premier roman de Lori Nelson Spielman, et même si le sujet m'interpelait moins à première vue, je me suis quand même laissée tenter par le second. Je n'ai pas été immédiatement emballée: difficile de m'identifier à une trentenaire obsédée par son apparence et dont le but premier dans la vie est de se faire demander en mariage. Et puis cette histoire de pierres du Pardon, je trouvais ça super cucul. Mais plus l'histoire avançait, et plus j'étais surprise par les secrets assez affreux que cachaient les personnages principaux, par leurs répercussions horribles et irréparables. Je pensais lire un bouquin feel-good, et en fait, pas du tout. 

Au final, il y a bien une morale positive: confesser ses turpitudes soulage et permet de repartir sur de bonnes bases. Mais même sans tenir compte du fait que je ne suis pas vraiment d'accord avec le principe (parfois, avouer une faute sert juste à se faire du bien sans tenir compte du mal qu'on va infliger à la personne d'en face), je n'ai pas apprécié la façon dont l'auteur boucle son récit, un peu hâtivement et sans éclaircir un point crucial. D'un côté, elle prône la vérité à tout crin, et de l'autre, elle conclut qu'il existe des choses qu'il vaut mieux ne pas chercher à savoir? "Bonjour, vous avez appelé la logique? Désolé, elle est aux abonnés absents."

Pourtant, "Un doux pardon" a réussi à me toucher suffisamment pour que je le lise tout entier en l'espace d'un après-midi et d'une soirée. J'ai aimé le fait qu'Hannah, si lisse en apparence, vive avec un secret aussi lourd depuis son adolescence, tout comme sa vieille amie Dorothy qui semble pourtant la bienveillance incarnée. Cette dernière affirme qu'on naît tous avec une certaine quantité de bougies: chaque fois qu'on fait du mal à quelqu'un, l'une d'elles s'éteint; chaque fois qu'on fait une bonne action, une autre s'allume. Et le but, c'est de quitter cette vie en laissant derrière nous plus de lumière qu'il n'y avait à notre arrivée. Une philosophie qui pourrait sembler bien commode (on peut commettre toutes les horreurs qu'on veut du moment qu'on compense plus tard!), mais qui dit surtout qu'aucun être humain n'est un ange, qu'on peut nuire sans en avoir eu l'intention et que l'essentiel, c'est de faire de son mieux dans l'ensemble. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire