Alors qu'il rentre chez lui en voiture après une nuit de débauche, un homme voit jaillir une volée de flèches enflammées du bois qui borde la route. Il donne un coup de volant; sa voiture tombe dans un précipice et prend feu. Il survit miraculeusement, mais dans un tel état qu'il commence aussitôt à planifier son suicide. Car avant son accident, cet homme dont nous ne connaîtrons jamais le nom était un acteur et un réalisateur de films pornos, personnage cynique et sans scrupules dont toute l'existence était basée sur son pouvoir de séduction. Désormais, il est défiguré, en proie à une douleur atroce et mutilé de la pire des façons pour lui, puisque les flammes ont dévoré son pénis. Ce qui reste de sa vie ne vaut plus la peine d'être vécu, songe-t-il. Jusqu'au jour où une patiente de l'aile psychiatrique voisine fait irruption dans sa chambre et entreprend de lui conter une incroyable histoire. Selon elle, ils se sont connus et aimés sept siècles auparavant, alors qu'elle était une jeune nonne prodigieusement douée pour les langues et lui un mercenaire grièvement blessé au cours d'une bataille par... une flèche enflammée.
J'ai eu beaucoup de mal à dépasser les premiers chapitres de "The Gargoyle". Pour une petite nature comme moi, la description détaillée de la souffrance causée par des brûlures au 3ème degré et du traitement à appliquer à la victime était quasi insoutenable. Néanmoins, quelque chose m'a poussée à continuer. Pas la sympathie que je pouvais éprouver pour le narrateur, qui n'en inspire aucune même si l'on peut comprendre qu'il soit devenu ce qu'il est après une enfance passablement traumatisante. Mais j'aimais déjà le style prenant de l'auteur et l'atmosphère gothique qui se dégageait de ce roman. Puis Marianne Engel est entrée en scène, et il n'a plus été question d'abandonner ma lecture. Comme le narrateur, j'ai été séduite par cette femme mystique et exaltée, sculptrice de talent spécialisée dans lesgargouilles grotesques qu'elle prétend ne pas créer mais "libérer de la pierre". Je me suis laissée envoûter par les histoires d'amour tragiques dont, telle Schéhérazade, elle entrecoupait le récit de sa propre existence. Je me suis demandé si elle était folle ou si elle avait réellement vécu toutes ces choses et rencontré tous ces gens. J'ai retenu mon souffle en attendant de voir ce qui se passerait lorsqu'elle aurait fini de restituer mille coeurs selon les instructions de ses Trois Maîtres. J'ai cogité sur les notions de dépassement de soi et de rédemption. Et malgré de nombreuses questions laissées sans réponse à la fin, j'ai refermé "The gargoyle" avec la certitude que c'était un livre qui resterait longtemps avec moi.
Cet ouvrage est disponible en français sous le titre "Les âmes brûlées".
J'ai eu beaucoup de mal à dépasser les premiers chapitres de "The Gargoyle". Pour une petite nature comme moi, la description détaillée de la souffrance causée par des brûlures au 3ème degré et du traitement à appliquer à la victime était quasi insoutenable. Néanmoins, quelque chose m'a poussée à continuer. Pas la sympathie que je pouvais éprouver pour le narrateur, qui n'en inspire aucune même si l'on peut comprendre qu'il soit devenu ce qu'il est après une enfance passablement traumatisante. Mais j'aimais déjà le style prenant de l'auteur et l'atmosphère gothique qui se dégageait de ce roman. Puis Marianne Engel est entrée en scène, et il n'a plus été question d'abandonner ma lecture. Comme le narrateur, j'ai été séduite par cette femme mystique et exaltée, sculptrice de talent spécialisée dans les
Cet ouvrage est disponible en français sous le titre "Les âmes brûlées".
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire