mardi 3 juillet 2007

Strangers in Paradise: final issue!


Depuis plusieurs mois déjà, j'appréhendais la fin de cette série qui m'a si fort marquée - le seul comic que j'ai continué à acheter bien après avoir laissé tomber les super-héros de mon adolescence. J'ai commencé à lire SIP alors que j'habitais à Nantes et que j'étais mariée, installée dans une vie que je croyais tracée jusqu'à la fin; je le termine douze ans plus tard, dans le sud de la France, après que ma route ait fait un nombre incroyable de détours et que j'aie renoncé à voir au-delà du prochain virage.

Je me suis très souvent retrouvée dans les doutes et les volte-faces de Francine, dans le parcours cahotique et le tempérament passionné de Katchoo. Je me suis attachée à ces personnages, les plus expressifs, les plus humains, les plus réalistes (malgré une histoire qui ne l'était pas toujours) de la bande dessinée à ma connaissance. J'avais tellement hâte de savoir quelles épreuves Terry Moore allait encore leur faire subir que sitôt mon exemplaire acheté en magasin ou reçu par la Poste, je lâchais tout pour le dévorer immédiatement. De nombreux métros me sont passés sous le nez pendant que je lisais sur le quai de la station Cluny-La Sorbonne; de nombreuses corvées ménagères ont été laissées en plan juste après le passage du facteur. Moi qui suis très peu émotive face aux oeuvres de fiction, j'ai pleuré plus souvent à cause de SIP que de n'importe quel bouquin ou film. Je m'attendais donc à ce que ce soit les grandes eaux à la lecture de ce dernier numéro.

Et puis non. Tout se termine bien (du moins, si on considère que David est mort quelques numéros auparavant). Dans une conclusion digne d'une romcom hollywoodienne, les deux héroïnes achètent une maison ensemble et s'aperçoivent qu'elles sont enceintes simultanément; Katchoo récupère une fortune monstrueuse; tout le monde pardonne à tout le monde; Casey et Tambi sortent ensemble - une liaison qui survient de manière un peu trop brusque et pas assez crédible à mon goût; et comme par miracle les parents bigots de Francine acceptent que leur fille se mette en ménage avec une autre femme. Même les quatre dernières pages qui se veulent super émouvantes tombent un peu à côté de la plaque pour moi. Katchoo décidant d'écrire leur histoire, c'est une manière si convenue de boucler la boucle! Je suis peut-être juste une grincheuse qui ne supporte pas les happy ends...

"There's a golden thread connecting everything we do - it strings the days together and is easily seen when we look back at where we've been. I always thought the thread was purpose - a self-defining core -, but I was wrong. When I look back now, all I see is love. Francine... Tambi... Casey... David... Their love carried me through a life of pain that, if not for them, would have consumed me. If not for them, I would be lying in Darcy's grave. I would be scattered across Veronica's field. I would be the ashes in Lindsay's hotel room. There's only one reason I'm still here: I'm here because I am loved."

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