"Il n'est pas bon que les enfants se sentent admirés. Ca les rend vaniteux et leur gâte le caractère."
Pure aryenne issue d'une "très bonne famille" de la grande bourgeoisie allemande, Elizabeth a eu le malheur de tomber amoureuse d'un médecin juif pendant qu'elle officiait au front en tant qu'infirmière, durant la Première Guerre Mondiale. Carl s'est promptement converti au catholicisme et ensemble, ils ont eu une fille, la très indomptable et très brillante Renate, qu'Elizabeth élève sévèrement avec l'aide d'une domestique bourrue. Toute la famille mène une vie agréable dans une petite ville de province... jusqu'au jour où les rafles commencent. Quand les hommes de la famille de Carl sont emmenés et que Carl lui-même se voit retirer l'autorisation d'exercer, Elizabeth décide de l'envoyer en Amérique pour le mettre en sécurité...
Chronique familiale dépeignant trois générations de femmes à fort caractère, "Grand-mère déballe tout" évoque dans un premier temps la montée du nazisme et la difficulté à reconstruire sa vie ailleurs en tant que réfugiés. Non que la narratrice se laisse jamais abattre: c'est une femme dure et volontiers moqueuse, qui ne cesse de houspiller son entourage. Même si elle prédit sans cesse l'imminence de sa propre mort, elle finit par triompher de tous les revers de fortune - fût-ce en se plaignant un maximum. Dans la seconde partie du roman, elle raconte sur un ton très critique la vie et les choix de sa fille Renate, que bien sûr elle désapprouve, puis ceux de sa petite-fille Irene (l'auteur du roman), que bien sûr elle désapprouve aussi. Une grand-mère vache mais haute en couleurs.
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