dimanche 26 septembre 2010

"Grandir"


Les interventions de Sophie Fontanel à la télé ne m'ont pas inspiré de sympathie particulière vis-à-vis d'elle. Les aventures de Fonelle, qu'elle publie chaque semaine dans ELLE depuis presque dix ans, ne m'ont guère fait rire qu'au tout début. Ses "minute par minute" me laissent totalement froide. Dans les interviews qu'elle mène, on devine bien une profondeur, une sensibilité intéressantes. Mais le moins qu'on puisse dire, c'est que lorsque j'ai acheté "Grandir", je n'étais pas un public conquis d'avance. Simplement, le sujet m'interpelait et les critiques plus qu'élogieuses excitaient ma curiosité.

Je me demande bien pourquoi il est écrit "roman" sur la couverture de ce livre. Car il ne s'agit pas d'une fiction mais d'un récit: celui de la prise en charge, par l'auteure, de sa mère âgée de 86 ans. Chaque page déborde d'un amour infini pour cette vieille dame qui n'arrête pas de tomber et de se casser mais ne veut surtout pas quitter son domicile, qui perd la mémoire mais garde une curiosité intacte, une immense malice et un savoureux sens de la répartie. Chaque phrase va droit à la vérité crue d'une situation à la fois humainement enrichissante et moralement épuisante. Sophie Fontanel livre un combat émouvant et raconte son expérience avec tant de tendresse affolée qu'on a envie de la serrer sur son coeur. "Grandir" est plus qu'un très beau livre, c'est un témoignage précieux sur la façon d'apprivoiser l'idée de la vieillesse et d'accompagner un proche en fin de vie. A lire absolument.

dimanche 5 septembre 2010

"Our tragic universe"


Comme l'héroïne de l'excellent "The end of Mr. Y" - et comme, j'imagine, Scarlett Thomas elle-même -, Meg Carpenter est une grande loseuse des relations de couple, une éternelle fauchée obligée de compter le moindre penny et, accessoirement, une littéraire qui se passionne aussi pour les sciences. Hélas, la ressemblance entre les deux romans s'arrête ici. Les délires métaphysiques de "The end of Mr. Y" se basaient sur une vulgarisation talentueuse et un scénario d'une grande originalité; ceux de "Our Tragic Universe" sont totalement tirés par les cheveux et, mélangés aux dérives sentimentales de personnages dont il est impossible de se soucier, manquent de structure autant que d'enjeu.

J'imagine que le succès mérité de "The end of Mr. Y" avait placé la barre très haut, trop haut sans doute, car "Our tragic universe" est un plantage monumental à tous points de vue, un roman de plus de 400 pages dont pas une seule ne vient racheter les autres. Alternant les conversations fumeuses qui semblent être autant de moyens pour l'auteur de recycler ses théories personnelles sur l'écriture, avec des considérations d'un ennui abyssal sur les habitudes domestiques de son chien ou la meilleure méthode pour tricoter des chaussettes (I kid you not), c'est un de ces rares livres dont il n'y a vraiment rien à sauver. Filles à grosse PAL, vous pouvez passer votre chemin. Les autres aussi, d'ailleurs.