dimanche 8 juin 2008

"Le gourmet solitaire" et "L'homme qui marche"


Si j'ai décidé de parler de ces deux mangas dans le même post, c'est à cause de leurs nombreuses ressemblances. Au-delà du fait que tous deux ont été écrits et dessinés par le merveilleux Jiro Taniguchi, "Le gourmet solitaire" et "L'homme qui marche" ont une structure identique. Leurs chapitres sont des nouvelles quasi indépendantes les unes des autres, mais mettant en scène le même personnage dans le cadre d'une action répétitive dont les conditions et les circonstances diffèrent chaque fois. Dans le premier cas, il s'agit d'un VRP gourmand qui, de par son activité professionnelle, se voit très souvent contraint de manger seul et à l'extérieur de chez lui. Chaque petite histoire est celle d'un de ses repas rendu dans le moindre détail. Dans le second cas, il s'agit d'un homme marié sans enfants qui vient de déménager et d'adopter un chien. Infatigable marcheur, il explore les environs de son nouveau domicile le nez au vent. Chaque petite histoire est donc celle d'une de ses promenades sans but précis.

Dans les mangas de Jiro Taniguchi, la forme comme le fond sont caractérisées par leur pureté et leur délicatesse: d'un côté, un trait sans fioritures mais puissamment évocateur, très travaillé sous son apparente simplicité; de l'autre, des personnages qui savent goûter les petits plaisirs de la vie avec une certaine forme d'innocence et beaucoup d'abandon. Ce don pour résumer toute une atmosphère dans une simple case, pour évoquer en un seul dessin toute la palette des cinq sens, fait de chaque chapitre du "Gourmet solitaire" et de "L'homme qui marche" une oeuvre en soi - courte mais suffisamment riche pour que l'on en sorte repu.

J'ai trouvé en revanche que la magie de l'auteur fonctionnait moins bien sur un format long censé raconter une véritable histoire façon roman graphique. Par exemple, "Quartier lointain", bien qu'unaniment encensé par la critique, ne m'a guère emballée. Oui, l'atmosphère du Japon y était comme toujours merveilleusement bien retranscrite, mais la très grande lenteur de l'action et l'intériorisation des sentiments finissaient par rendre sa lecture quelque peu ennuyeuse. Ce qui ne m'empêchera pas de continuer à explorer l'oeuvre de Taniguchi. Prochain sur ma liste, "L'orme du Caucase".

mardi 3 juin 2008

"Tim Walker: pictures"


La plupart des photographes dont j'aime le travail sont avant tout des portraitistes exceptionnels: Ellen Von Unwerth, Bettina Rheims, Mark Zelliger... Plus rares sont ceux capables de créer des mises en scène qui portent leur patte, des atmosphères auxquelles on les identifie immédiatement. J'ai un temps suivi avec attention la carrière de David LaChapelle, pour finir par me lasser du côté outrancier - et parfois totalement gratuit - de ses clichés. Hawk m'a fait découvrir l'oeuvre foisonnante de Nobuyoshi Araki, dont certaines séries me ravissent par leur côté "la vie toute nue toute crue" et d'autres me laissent froide, voire me dépriment. Mais pour moi, le maître absolu, c'est Tim Walker, essentiellement connu pour sa très longue et très fructueuse collaboration avec le magazine Vogue. Ses photos ont le don de me transporter en un clin d'oeil dans un univers parallèle, une sorte de fantasmagorie bohémienne et romantique où rien de grave ne peut arriver, où tout est légèreté et fantaisie.

Ca faisait plusieurs semaines que j'attendais la sortie, aux éditions teNeues, d'un énorme recueil de ses travaux. Certes, le prix (98 euros) pouvait sembler dissuasif, mais quand on aime on ne compte pas. D'autant qu'il fallait bien utiliser le gros avoir accumulé sur ma carte Fnac belge. Hier, à la faveur de notre inscription au marathon photo du 21 juin, j'ai donc fait l'emplette de la petite merveille. Et passé une bonne partie de la soirée à la dévorer des yeux. L'éditrice a fait un travail superbe, sélectionnant les photos les plus emblématiques de l'oeuvre de Walker, mais aussi des inédits et des travaux de jeunesse qui permettent de mieux comprendre sa démarche. La plupart des clichés sont assortis d'un petit commentaire portant sur leurs conditions de réalisation - et c'est là qu'on se rend compte du boulot absolument dingue que ça peut représenter, une "bête" photo. Surtout, j'ai adoré que l'on montre les scrapbooks de l'artiste, ces carnets dans lesquels il colle les choses qui l'inspirent et prépare ses shootings. Inutile de dire que ça me donne trèèèès envie de m'exciter sur mon Lumix tout neuf.

dimanche 1 juin 2008

"Bruxelles le dimanche"


Un petit post pour signaler cet excellent ouvrage à l'attention de mes lecteurs bruxellois. C'est une mine d'adresses géniales pour s'occuper le dimanche, illustré par des photos magnifiques qui donnent envie de tester les toutes - ou presque. Nous connaissions et étions déjà fans de quelques-unes d'entre elles, comme Filigranes, Cook&Book, Brüsel, Graphie Sud, le Palais des Thés ou The Grasshopper. Nous en avons découvert bien d'autres que nous avons marquées avec des Post-It, jaunes pour Hawk et verts pour moi, afin de meubler nos prochains week-ends. Par chance, beaucoup de nos choix correspondent. C'est ainsi qu'on derait nous voir prochainement attablés au musée BELvue ou au MIM (on ne va quand même pas y aller pour voir les expositions!), en train de flâner aux Halles des Tanneurs, d'enfiler des chaussures de clown au Brussels Bowling 6 Lanes, de nous faire masser au Serendip Spa ou de shopper gourmand au Bio Corner ou chez Mmmmh!