jeudi 7 mars 2013

"Les pères et les mères sont des humains comme les autres"


Celle qui est l'héroïne du premier roman de l'allemand Paul Mesa, c'est Bica (1m49, 26 ans, boisson préférée: le galão, un café au lait portugais). Employée dans un hôtel familial où chaque chambre porte le nom d'un oncle ou d'une cousine, elle perce en douce, à l'aide d'une seringue, les préservatifs destinés aux clients. Sa mère, atteinte d'un cancer (what else?), est morte deux semaines auparavant. Elle croyait dur comme fer que pour monter au paradis, les gens doivent avoir des petits-enfants qui les remplaceront sur cette Terre. Or, si Bica est très amoureuse d'un beau et riche client de l'hôtel, celui-ci ne s'est pas remanifesté après avoir couché avec elle. Et il semblerait qu'il soit déjà marié, constate la minuscule jeune femme en allant épier sa maison tous les soirs. Tandis que Bica se demande comment conquérir celui qu'elle a surnommé Galão en raison de la couleur de son teint, sa mère, Maria, revient chez elles comme si de rien n'était... 

C'est au hasard que j'ai acheté "Les pères et les mères sont des humains comme les autres", et cette fois, le hasard a bien fait les choses. J'ai pris beaucoup de plaisir à suivre son héroïne un peu branque, si obstinée dans sa quête d'amour mal placé et si démunie face à la réapparition de sa mère. Entre les chapitres qui racontent son présent dans une ville d'Allemagne anonyme, Bica se souvient à la première personne de son enfance nomade, ballottée d'un beau-père à l'autre et d'un pays à l'autre. Après des débuts plutôt fantaisistes qui prêtent souvent à sourire, le dernier quart du livre adopte un ton étonnamment grave et émouvant avant de se conclure sur une note apaisée, sereine. Une découverte fort sympathique.

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