New York, au début du XXème siècle. Francie Nolan a neuf and, un optimisme infernal et un rêve: écrire. Sur sa mère, fée du quotidien; son père, héros ambigu; son frère, un roublard qui court les rues; sur ses tantes, la douce Evy et la pétulante Sissy, qui collectionne les "John"; sur Williamsburg, son quartier. Mais Francie voudrait aussi pouvoir décrire la vérité sans fard: la misère, la débrouille, le lot des immigrés. Fillette sensible, cherchant sa voix, elle raconte leurs vies, la vie...
Ce pavé de 700 pages réussit le tour de force de parler de pauvreté sans jamais tomber dans le misérabilisme. Francie a une vie intérieure très riche, nourrie par les livres qu'elle dévore au rythme d'un par jour, débordante de réflexions sur sa famille, la condition sociale, l'éducation et le travail, la religion, la "question sexuelle"... On est ébahi par la fierté de sa mère si courageuse, désespéré par l'alcoolisme de son père si charmeur, tour à tour amusé ou consterné par les réactions des voisins et des commerçants du quartier, touché par l'envie d'écrire de la fillette, choqué par la dureté de son quotidien qui exige de compter le moindre sou, d'enchaîner perpétuellement les combines et d'inventer des jeux pour tromper la faim.
C'est sans réserve que je recommanderais la lecture de ce très bon roman d'apprentissage s'il ne souffrait pas d'une traduction extrêmement vieillotte, dont je ne comprends pas que l'éditeur ne l'ait pas révisée à l'occasion de cette nouvelle parution en poche. Des enfants pauvres et sans éducation qui se parlent entre eux à coup de passé simple, d'imparfait du subjonctif et d'inversion verbe-sujet au début des questions, ça ne sonne pas très juste. De multiples notes de bas de page pour expliquer ce que sont Thanksgiving, les pèlerins du Mayflower ou la Restauration, c'était peut-être justifié en 1946, mais de nos jours, je trouve ça un poil insultant. C'est dommage, car ceci mis à part, le style bien que désuet reste agréable à lire la plupart du temps. Soi-disant considéré comme "une oeuvre culte de la littérature américaine", "Le lys de Brooklyn" aurait bien mérité un petit coup de frais.
C'est sans réserve que je recommanderais la lecture de ce très bon roman d'apprentissage s'il ne souffrait pas d'une traduction extrêmement vieillotte, dont je ne comprends pas que l'éditeur ne l'ait pas révisée à l'occasion de cette nouvelle parution en poche. Des enfants pauvres et sans éducation qui se parlent entre eux à coup de passé simple, d'imparfait du subjonctif et d'inversion verbe-sujet au début des questions, ça ne sonne pas très juste. De multiples notes de bas de page pour expliquer ce que sont Thanksgiving, les pèlerins du Mayflower ou la Restauration, c'était peut-être justifié en 1946, mais de nos jours, je trouve ça un poil insultant. C'est dommage, car ceci mis à part, le style bien que désuet reste agréable à lire la plupart du temps. Soi-disant considéré comme "une oeuvre culte de la littérature américaine", "Le lys de Brooklyn" aurait bien mérité un petit coup de frais.
Encore un titre dans ma wishlist (va t-elle s'arrêter un jour? Je ne crois pas haha)
RépondreSupprimerJ'ai lu ce livre il y a des années (15 - 20 ans???) et suis étonnée qu'il ne soit pas plus connu que ça. J'ai adoré ce livre, surtout le début en fait, quand elle est enfant et croit tout ce qu'on lui dit (mais un enfant qui croit tout ce qu'on lui dit est un enfant confiant, super, non???)
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