Allongé dans son lit en costume de deuil, ce 15 février, à l'heure de son anniversaire, Mortimer Decime attend sagement la mort car, depuis son arrière-grand-père, tous les hommes de sa famille sont décédés à 11h du matin le jour de leurs 36 ans.
Oui mais voilà, rien ne va se passer comme prévu - et Morty, qui se sachant condamné n'avait jamais osé faire le moindre projet amoureux ou autre, se retrouve tout à coup face à la perspective étourdissante d'une vie pareille à une ardoise blanche, une vie que ne marque plus aucune fatalité et dont il pourrait faire ce qu'il veut.
Mais que veut-il, au juste?
Et pourquoi a-t-il échappé à la malédiction familiale?
J'avais découvert Marie-Sabine Roger avec le bouleversant "La théorie du chien perché", et été beaucoup moins séduite par "La tête en friche", plein de bons sentiments mais un poil creux à mon goût. "Trente-six chandelles", qui vient juste de paraître, m'a attirée grâce à sa couverture poétique et sa présentation intrigante. Je l'ai lu presque d'une traite avec beaucoup de plaisir. On y retrouve une humanité parfois facile mais souvent touchante, ainsi que l'humour gouailleur, les personnages secondaires colorés, la fantaisie et la bienveillance qui caractérisent l'univers de l'auteur. En prime, l'histoire rocambolesque de Mortimer pousse, mine de rien, le lecteur à se demander s'il fait bon usage du temps qui lui est imparti. Et si Carpe diem est une leçon très souvent rabâchée par la littérature et le cinéma, c'est qu'il en existe peu d'aussi pertinentes. Une lecture qui fait du bien.
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