jeudi 19 janvier 2012

"La page blanche": quand Boulet et Pénélope font un bébé ensemble



Hier paraissait "La Page blanche", roman graphique signé Boulet pour le scénario et Pénélope Bagieu pour les dessins. Deux artistes que je suis pratiquement depuis le début de leurs blogs respectifs, et dont j'ai toujours admiré le talent. J'attendais donc beaucoup de ce mariage professionnel, au point que j'ai foncé chez Filigranes dans l'après-midi pour me procurer leur bébé, et que je ne l'ai même pas feuilleté avant de passer à la caisse.

Erreur.

Par où commencer la liste de tout ce qui m'a déçue ou déplu dans ce roman graphique? Les dessins, d'abord. Pénélope est très douée pour les expressions faciales, et elle fait de beaux extérieurs parisiens, surtout quand ils sont monochromes. Pour le reste... Je trouve que son style ne passe pas en format long: manque de détails et couleurs informatisées atroces donnent des images plates et inintéressantes, une impression de bâclage au milieu de laquelle seules surnagent quelques planches isolées. Oui, Pénélope a un très bon sens du découpage. Mais ses cases ne sont pas assez pleines ni assez travaillées à mon goût.

Quant au scénario... Cette histoire de fille amnésique qui tente de retrouver la mémoire donne lieu à quelques jolis délires tandis que l'héroïne échafaude des hypothèses toutes plus farfelues les unes que les autres. On a l'impression que les auteurs se sont fait plaisir: "Tiens, là, on va caser une scène d'action comme dans un film hollywoodien!" Pourquoi pas? Le problème, c'est que le reste du temps, il ne se passe rien et qu'on s'ennuie ferme. Petit à petit, Eloïse Pinson reconstitue les détails de sa vie "d'avant". Elle était une parfaite Mlle Tout-Le-Monde, avec des goûts et une existence d'une banalité affligeante. Mais on continue à la suivre parce que, quand même, on attend une révélation finale qui justifiera les 200 pages précédentes. Et on a tort: le bouquin s'achève juste en queue de poisson frustrante au possible. Désolée pour le spoiler, mais comment peut-on spoiler un grand rien?

Ma déception est à la hauteur de mon attente: immense.

Leo, Vaness, je compte sur vous pour sauver culturellement la fin de mon mois de janvier.

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