lundi 9 janvier 2012

"Les heures lointaines"



Parce que la Poste vient d'apporter avec cinquante ans de retard une lettre dont la lecture a bouleversé sa mère, Edie Burchill découvre tout un pan du passé de celle-ci qu'elle ne soupçonnait absolument pas. Adolescente, la jeune Meredith avait été envoyée à la campagne dans le cadre du programme d'évacuation des enfants londoniens pendant la guerre. Le hasard avait voulu qu'elle soit hébergée par les soeurs Blythe, filles d'un très célèbre écrivain qui vivait reclus en haut de la plus haute tour du château de Milderhurst. Fascinée par son roman "La véridique histoire de l'homme de boue", dont la source d'inspiration demeure un mystère plus d'un demi-siècle après sa publication, Edie va aller à la rencontre de la fantasque Juniper et des jumelles Perséphone et Seraphina. Celles-ci, désormais très âgées, sont restées vieilles filles et n'ont jamais quitté le château de leur enfance. Elles ont consacré leur vie à veiller sur leur cadette, devenue folle après que son fiancé l'ait abandonnée... Mais qu'est réellement devenu Thomas Cavill? Pourquoi Percy a-t-elle tout fait pour retenir ses soeurs au château? A force d'obstination, Edie va mettre à jour les nombreux secrets que recèle Milderhurst et résoudre enfin l'énigme de l'homme de boue.

Ce roman de l'australienne Kate Morton, déjà auteur de deux best-sellers, bénéficie d'une construction très habile, à base de nombreux flashbacks pas nécessairement présentés dans l'ordre chronologique et centrés tour à tour sur chacun des personnages principaux: les trois soeurs Blythe, Meredith et Thomas. Les indices, généralement repérables à 3 kilomètres dans ce genre de roman, se fondent dans la trame de l'histoire sans éveiller l'attention du lecteur jusqu'au moment des révélations. La psychologie des personnages est assez fouillée - à l'exception, curieusement, de celle de la narratrice que j'ai trouvée plutôt transparente tout au long de sa quête. La seule chose qu'on retient d'elle, c'est son amour des livres, qui fournit d'ailleurs le prétexte à quelques très jolies considérations sur l'écriture et la lecture.

Mais misère.... que c'est long! Que ça se traîne! 630 pages de descriptions interminables avant de découvrir de quoi il retourne réellement. Parfois, ces descriptions sont intéressantes, notamment quand elles portent sur l'état d'esprit des Anglais durant la seconde Guerre Mondiale et exposent leur quotidien entre deux bombardements par l'armée allemande. Et puis parfois, quand Edie se perd dans la contemplation bucolique du Kent ou s'essaie à décrire la décrépitude de Milderhurst, ou encore quand l'auteur nous décrit en détail tout ce qui passe par la tête d'un de ses personnages à un moment donné, on a juste envie de sauter des chapitres entiers jusqu'à ce qu'il se passe quelque chose. L'action progresse avec une lenteur d'escargot neurasthénique, et je me suis souvent ennuyée ferme pendant ma lecture. J'ai toutefois été récompensée par une conclusion satisfaisante dans le genre romanesque à l'anglaise. En conclusion, un bouquin pas dénué d'intérêt mais dans lequel, si j'étais éditrice, j'aurais sabré environ 200 pages pour maintenir l'intérêt du lecteur en éveil.

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