vendredi 21 octobre 2011

"En un monde parfait"



Jiselle, une hôtesse de l'air qui a dépassé la trentaine et été demoiselle d'honneur trop de fois à son goût, se voit demander en mariage par le beau commandant Dorn sur lequel fantasment toutes ses collègues. Elle a l'impression de vivre un rêve, jusqu'au jour où son nouvel époux la ramène dans sa maison perdue au fond des bois, où vivent les trois enfants qu'il a eus avec sa femme précédente. Assez vite, Jiselle, qui a démissionné de son emploi, se retrouve coincée dans un rôle de gouvernante que personne ne lui est reconnaissant de remplir.

Puis une maladie mystérieuse commence à se propager aux Etats-Unis, leur donnant des allures de pays en guerre: coupures d'électricité de plus en plus fréquentes, pénurie d'essence et de produits alimentaires, apparition de charniers sauvages et de gangs de pillards... Livrée à elle-même avec ses beaux-enfants depuis que son mari est retenu en Allemagne par une interminable quarantaine, Jiselle va se découvrir des ressources qu'elle ne soupçonnait pas pour prendre soin de cette famille qui, malgré l'hostilité initiale de ses belles-filles, est peu à peu devenue la sienne.

Je l'avoue: je me suis pas mal ennuyée pendant la première partie de ce roman. Je trouvais que le personnage de Jiselle manquait de consistance et que sa romance avec un veuf séduisant était extrêmement téléphonée, tout comme ses rapports tendus avec ses beaux-enfants. Mais dès que l'angoisse a commencé à s'installer insidieusement, mon intérêt s'est éveillé. J'ai pensé à "Girlfriend dans le coma" de Douglas Coupland, lu et adoré il y a quelques années sur ce même thème de fin du monde tel que nous le connaissons. Et même si "En un monde parfait" ne m'a pas autant fascinée, j'ai apprécié la transformation de Jiselle dans la deuxième partie.

Il n'en reste pas moins que comparé (par exemple) à "La Vie devant ses yeux" qui traite pourtant un sujet bien moins dramatique, ce roman de Laura Kasischke manque à mon goût de profondeur psychologique. J'ai également été gênée par une traduction lourde et malhabile à certains endroits, l'utilisation régulière de "point" à la place de "pas" ou d'expressions désuètes telles qu'"appliquer une bourrade" au lieu de simplement la donner. Une lecture semi-satisfaisante, donc.

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