Début du XXème siècle, dans la petite bourgade d'Avonlea au Canada. Frère et soeur, Matthew et Marilla Cuthbert ne se sont jamais mariés et vivent ensemble à la ferme des pignons verts. Mais ils commencent à se faire vieux et auraient bien besoin d'un peu d'aide. Alors, ils demandent à adopter un jeune orphelin. Et au lieu du garçon attendu, c'est une fillette de onze ans qui arrive: Anne Shirley, rousse maigrichonne volubile et ultra-émotive. Le timide Matthew tombe immédiatement sous son charme, et même la sévère Marilla accepte rapidement de la garder chez eux...
La dernière fois que j'ai tenté de lire un grand classique de la littérature jeunesse anglo-saxonne, c'était la série des Narnia, et je me suis monumentalement ennuyée. Mais j'avoue que je n'ai pas su résister à la ravissante édition Puffin in Bloom de Penguin, illustrée par Anna Bond qui sévit également sur la ligne de papeterie Rifle Paper Co. Et dès la première page, je me suis laissée happer par la belle écriture de L. M. Montgomery, ses descriptions enchanteresses de la nature sur l'île du Prince Edouard, l'ironie très fine et non dénuée de tendresse dont elle fait preuve vis-à-vis de ses personnages. Bien sûr, certaines de ses remarques peuvent légèrement choquer aujourd'hui: Marilla Cuthbert ne veut pas adopter "un petit arabe de Londres", Anne préfèrerait avoir la beauté plutôt que l'intelligence parce qu'elle est "très féminine", et elle trouve qu'être grosse serait pire que tout. Hum.
Ceci mis à part, c'est une des héroïnes les plus attachantes que je connaisse, chantre de la pensée positive longtemps avant que celle-ci ne soit mise à la mode par les gourous du développement personnel. Bien que portée sur les réactions dramatiques lorsque son enthousiasme l'a poussée à commettre une énième bêtise, ou quand sa gardienne lui refuse la permission d'aller s'amuser, Anne fait généralement preuve d'un optimisme à tout crin et d'un émerveillement perpétuel devant les beautés de la campagne où elle vit. Etourdie et rêveuse, elle considère que son imagination débordante est son plus gros atout. Dans l'adversité, elle retrousse ses manches et tente de faire pour le mieux. Sa spontanéité rayonnante et ses monologues-fleuve transforment en bien la vie des gens qui l'entourent et insufflent au lecteur une irrésistible bonne humeur.
"What a splendid day! said Anne, drawing a long breath. Isn't it good just to be alive on a day like this? I pity the people who aren't born yet for missing it. They may have good days, of course, but they can never have this one."
"- Wouldn't you just love to be rich, girls?
- We are rich, Anne said staunchly. Why, we have sixteen years to our credit, and we're happy as queens, and we've all got imaginations, more or less. Look at that sea, girls - all silver and shallow and vision of things not seen. We couldn't enjoy its loveliness any more of we had millions of dollars and ropes of diamonds."
"I shall give life here my best, and I believe it will give its best to me in return. When I left Queen's, my future seemed to stretch out before me like a straight road. I thought I could see along it for many a milestone. Now there is a bend in it. I don't know what lies around the bend, but I'm going to believe that the best does. It has a fascination of its own, that bend, Marilla. I wonder how the road beyond it goes - what there is of green glory and soft, checkered light and shadows - what new landscapes - what new beauties - what curves and hills and valleys farther on."
Ce roman, qui s'arrête alors qu'Anne a 16 ans, a été suivi de six autres qui montrent son évolution jusqu'à la cinquantaine. Traduit en français (et dans bien d'autres langues), il a également été adapté au cinéma et à la télé.
Cette couverture est si belle !
RépondreSupprimerCe sera peut-être l'argument pour que je me remette à la lecture en anglais :)
ps : j'aime beaucoup ta nouvelle bannière :)
Oui, elle est superbe! Y'a encore plus beau: les éditions spéciales reliées cuir de Barnes & Noble, mais faut les commander aux USA...
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