31 décembre 1999. Faith Bass Darling, descendante des fondateurs d'une petite ville texane et héritière de la banque familiale, entreprend de déménager l'intégralité de ses antiquités chéries sur la pelouse de la somptueuse demeure où elle vit en recluse depuis des années. Atteinte de la maladie d'Alzheimer, elle a reçu un message: ceci est sa dernière journée sur Terre, et elle doit se défaire des possessions qu'elle a trop longtemps préférées aux gens. Chacun de ces objets a une histoire désormais tombée dans l'oubli, et Faith est prête à s'en défaire pour quelques dollars. Tandis que les clients se succèdent dans son jardin, les moments-clés de son existence s'imposent à la vieille dame sans qu'elle parvienne à démêler ses souvenirs de la réalité présente...
Bien que n'ayant a priori guère de points communs avec son héroïne, j'ai été très touchée par le thème principal de ce roman: la façon dont une femme laisse son attachement aux objets lui gâcher la vie en occultant que l'essentiel est ailleurs. Dans sa jeunesse, Faith Bass Darling se croit bénie de Dieu et s'imagine que son existence sera toujours un chemin pavé de roses, jusqu'au jour où elle se rend compte que son mari ne l'a épousée que pour son argent. Puis survient une tragédie qui achèvera de lui faire perdre la foi et qu'elle ne saura pas surmonter, détruisant ainsi ce qui restait de beau et de bon dans sa vie. Cette chute de si haut, cette prise de conscience brutale ont beaucoup résonné en moi. Tout comme la lutte intérieure de Claudia Darling, fille de Faith qui a fui sa mère et s'est tournée un temps vers le bouddhisme, mais trouve impensable (presque sacrilège!) qu'on liquide les antiquités familiales dont elle ne veut pourtant pas. Difficile de faire la part entre l'éducation qu'on a reçue et la voie qu'on s'est choisie...
La journée est vue à travers les yeux de Faith, de Claudia, d'une de ses anciennes camarades de classe tiraillée entre son sens de ce qui est bien et l'envie de profiter de l'aubaine du vide-grenier, et d'un ami de son frère devenu shérif adjoint - chacun d'eux ayant une relation toute personnelle à la demeure des Bass -, mais aussi à travers les yeux de tous les gens aux moyens modestes qui se retrouvent subitement en possession de trésors dont ils ne mesurent pas la valeur et ignorent l'histoire. Des interludes judicieusement parsemés entre les chapitres racontent d'ailleurs les origines souvent romanesques des objets qui tiennent un rôle important dans le livre, comme l'alliance responsable de la brouille entre Faith et sa fille, ou la pendule éléphant qui est la seule chose que Claudia aimerait récupérer de l'héritage familial. En contrepoint à l'agitation ambiante, le silence dans la tête de la vieille dame, sa désorientation due au syndrome crépusculaire induit par la maladie d'Alzheimer m'ont serré le coeur. L'auteur décrit la sénilité vue de l'intérieur d'une manière absolument saisissante. Bref, "Le dernier vide-grenier de Faith Bass Darling" est un roman douloureux à bien des égards, mais qui m'a confortée dans ma vision de la vie et la voie que je me suis choisie. Au final, sa lecture m'a donc fait beaucoup de bien.
Bien que n'ayant a priori guère de points communs avec son héroïne, j'ai été très touchée par le thème principal de ce roman: la façon dont une femme laisse son attachement aux objets lui gâcher la vie en occultant que l'essentiel est ailleurs. Dans sa jeunesse, Faith Bass Darling se croit bénie de Dieu et s'imagine que son existence sera toujours un chemin pavé de roses, jusqu'au jour où elle se rend compte que son mari ne l'a épousée que pour son argent. Puis survient une tragédie qui achèvera de lui faire perdre la foi et qu'elle ne saura pas surmonter, détruisant ainsi ce qui restait de beau et de bon dans sa vie. Cette chute de si haut, cette prise de conscience brutale ont beaucoup résonné en moi. Tout comme la lutte intérieure de Claudia Darling, fille de Faith qui a fui sa mère et s'est tournée un temps vers le bouddhisme, mais trouve impensable (presque sacrilège!) qu'on liquide les antiquités familiales dont elle ne veut pourtant pas. Difficile de faire la part entre l'éducation qu'on a reçue et la voie qu'on s'est choisie...
La journée est vue à travers les yeux de Faith, de Claudia, d'une de ses anciennes camarades de classe tiraillée entre son sens de ce qui est bien et l'envie de profiter de l'aubaine du vide-grenier, et d'un ami de son frère devenu shérif adjoint - chacun d'eux ayant une relation toute personnelle à la demeure des Bass -, mais aussi à travers les yeux de tous les gens aux moyens modestes qui se retrouvent subitement en possession de trésors dont ils ne mesurent pas la valeur et ignorent l'histoire. Des interludes judicieusement parsemés entre les chapitres racontent d'ailleurs les origines souvent romanesques des objets qui tiennent un rôle important dans le livre, comme l'alliance responsable de la brouille entre Faith et sa fille, ou la pendule éléphant qui est la seule chose que Claudia aimerait récupérer de l'héritage familial. En contrepoint à l'agitation ambiante, le silence dans la tête de la vieille dame, sa désorientation due au syndrome crépusculaire induit par la maladie d'Alzheimer m'ont serré le coeur. L'auteur décrit la sénilité vue de l'intérieur d'une manière absolument saisissante. Bref, "Le dernier vide-grenier de Faith Bass Darling" est un roman douloureux à bien des égards, mais qui m'a confortée dans ma vision de la vie et la voie que je me suis choisie. Au final, sa lecture m'a donc fait beaucoup de bien.
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