mardi 27 novembre 2012

"Le Nao de Brown"


Après la déception provoquée par "Omni-visibilis", "5000 kilomètres par seconde", "La vie avec Mr. Dangerous" et "Tonoharu", je m'étais juré de ne plus jamais acheter de bédé recommandée par Pénélope Bagieu dans ses chroniques vidéo. Pourtant, après avoir entendu la dernière, je n'ai pas pu m'empêcher de foncer chez Brüsel pour jeter un coup d'oeil à "Le Nao de Brown". En 3 pages feuilletées et autant de secondes, j'étais tellement convaincue par le graphisme que je me foutais presque de savoir si l'histoire serait à la hauteur. 

Nao est une jeune femme métisse anglo-japonaise. Ravissante et férue de mangas, elle travaille dans une boutique d'art toys pour compléter le maigre revenu fourni par ses illustrations. Et dans son temps libre, elle fréquente un centre bouddhiste pour essayer de trouver la paix intérieure. Car depuis toujours, Nao est la proie d'hallucinations ultra-violentes dans lesquelles elle se voit faire du mal aux gens qui l'entourent - et auxquelles elle attribue une note sur 10 selon le niveau de satisfaction qu'elles lui procurent...

Franchement, les aquarelles de Glyn Dillon sont somptueuses. Jugez par vous-mêmes:





Pour le reste, j'ai été très touchée par l'histoire de cette jeune femme malade dans sa tête, en proie à une souffrance invisible pour les autres. Qui pourrait soupçonner qu'une violence pareille se cache derrière un si joli et si exotique minois? Qui pourrait se rendre compte de la torture que représentent pour Nao certaines situations des plus banales, comme prendre l'avion ou côtoyer une femme enceinte? Et malgré ça, "Le Nao de Brown" n'est pas une bédé plombante. La vie de l'héroïne ne se résume pas à ses troubles mentaux: on voit l'amitié qui la lie à sa colocataire et à son patron, la naissance de son histoire d'amour avec un réparateur de machines à laver poète, philosophe et ivrogne.... Dans la catégorie "tranche de vie", Glyn Dillon ne craint pas d'explorer la noirceur enfouie de ses personnages sans en faire tout un drame. Je regrette juste la fin, un peu rapide à mon goût et jouant sur une explication qui me hérisse. 

"Le Nao de Brown" fait partie de la sélection du prochain Festival d'Angoulême.

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