jeudi 25 octobre 2012

"Partie commune"


La maison des Manin va être vendue à une curieuse troupe de saltimbanques désireux de la changer en théâtre. Cette transformation est racontée tour à tour par Joseph, le petit-fils des anciens propriétaires qui évoque sa famille éclatée; Iris, une aspirante comédienne qui voit là une occasion de décrocher de la came et d'être autorisée à revoir sa fille de 6 ans; Hector, le directeur artistique étrangement dénué d'émotions; mais surtout par la maison elle-même qui, avide de la compagnie des hommes, va se découvrir une nouvelle vocation... 

Objets inanimés, avez-vous donc une âme? Oui! répond Camille Bordas, jeune auteure de 25 ans à peine. Dans "Partie commune", elle fait s'exprimer non seulement la maison dans laquelle se déroule l'histoire, mais aussi une horloge, un arbre, une tasse, un miroir, une porte, une pompe à bière, une valise ou un ruisseau, auxquels elle prête des sentiments plus humains qu'à certains de ses protagonistes bipèdes. C'est une vraie bonne idée, et la grande force de son roman - avec une écriture qui m'a semblé étonnamment mature pour son âge. Par contre, si j'ai beaucoup aimé les histoires de la famille Manin vues par le regard acerbe et désabusé, mais nullement malveillant, de Joseph, je n'ai pas du tout réussi à m'attacher à Isis et Hector qui sont les narrateurs des deux autres parties, et encore moins aux six acteurs qui les entourent. Ils étaient, à mes yeux, moins vivants, moins réels et bien moins intéressants que cette maison pleine de caractère et d'ambition - la véritable héroïne de "Partie commune". 

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