jeudi 9 juin 2011

"Narcogenèse"



Chaque fois que je pars en salon ou en convention, je reviens avec une brassée de bouquins écrits par des potes. Je ne les lis pas toujours. Ou, si je les lis et qu'ils ne me plaisent pas, je m'abstiens d'en parler. Mais à peine "Narcogenèse" refermé, je suis heureuse de pouvoir dire ici tout le bien que j'ai pensé du troisième roman publié par Anne Fakhouri chez l'Atalante.

C'est l'histoire d'une famille qui, depuis des générations, règne sur le domaine du Chais. Une famille riche et jalousée, qui se tient à l'écart du commun des mortels. Une famille dont toutes les filles sont un peu sorcières, et dont tous les garçons connaissent une fin tragique avant l'âge adulte. Une famille qui n'a pas conscience de ses propres secrets, et qui risque bien d'être rattrapée par eux. Tout commence lorsque plusieurs habitants de la région, frappés par des crises de somnambulisme, deviennent agressifs et dangereux après la tombée de la nuit. Peu de temps après, un orphelin disparu est retrouvé dans l'enceinte du Chais, violenté et à demi mort de froid...

Dans une ambiance oppressante comme celle d'un roman de Stephen King, Anne Fakhouri conjure les plus horribles des tabous liés à l'enfance. Ses chapitres courts sont autant de briques dont on peine d'abord à discerner de quelle manière elles s'emboîtent, mais qui entraînent implacablement le lecteur vers le royaume cauchemardesque du Marchand de Sable - lequel ne se montre guère plus tendre avec ses jeunes proies que l'abominable clown de "Ca". Je n'ose en dire davantage de peur de dévoiler les clés d'une intrigue remarquablement bien construite, à cheval entre la réalité et le monde onirique. Mais si vous aimez vous faire peur et que vous n'êtes pas sujet(te) aux insomnies, plongez-vous sans tarder dans "Narcogenèse".

Message personnel: Anne, tant qu'à reprendre l'allégorie du Magicien d'Oz, tu aurais au moins pu filer une paire de chaussures rouges à Zette!

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