lundi 25 octobre 2010

"Manabeshima"


Au printemps 2009, j'avais flashé sur le sublime "Tokyo Sanpo", carnet de voyage aussi beau que drôle et foisonnant, réalisé par Florent Chavouet alors qu'il passait six mois là-bas avec sa petite amie en stage dans une entreprise japonaise. L'auteur était sur Facebook; je lui avais envoyé un message pour lui dire mon admiration et lui demander avec quoi il dessinait. Il m'avait répondu très gentiment, ajoutant qu'il espérait pouvoir réaliser un deuxième ouvrage sur le Japon, mais côté rural cette fois.

Mercredi dernier, je suis passée à l'Ambassade de France où on n'a absolument rien pu me dire d'utile concernant mes projets. Comme du coup, il me restait une heure à tuer avant mon massage au Serendip Spa, je suis allée flâner dans les rayons de Filigranes. Et là, au rayon bédé, j'ai découvert "Manabeshima", du même Florent Chavouet: le récit de deux mois passés, à l'été 2009, sur une minuscule île de pêcheurs dans le sud du Japon. Impossible d'attendre pour le commander sur Amazon; je l'ai embarqué direct. Et pendant les soirées qui ont suivi, j'ai dû me rationner pour ne pas le terminer trop vite.

"Tokyo Sanpo" témoignait déjà d'une belle maîtrise technique et d'un style très personnel. "Manabeshima" est plus abouti encore. Quand on sait que l'auteur n'a pas trente ans, on se délecte d'avance à la pensée des merveilles qu'il va pouvoir produire par la suite. Chaque page m'a arraché des "Oooooh" de ravissement, des "Aaaaargh!" de jalousie, des "Mais c'est pas possible, combien de temps il a passé sur ce plan?", ou des crises de fou-rire incontrôlées.

Les insulaires dont Florent Chavouet fait le portrait sont si pittoresques qu'on pourrait les croire issus de son imagination, alors qu'il a sans doute à peine forcé leurs caractéristiques naturelles. La vie sur Manabeshima est retranscrite avec un sens de l'observation et du détail particulièrement développé; il ne faut négliger aucune des annotations minuscules qui parsèment les pages du livre: elles sont toutes à mourir de rire, et expriment très bien la perplexité engendrée par certaines coutumes japonaises chez l'Européen moyen.

Si vous aimez le Japon, si vous êtes fan de carnets de voyage, si vous avez soif de dépaysement et d'humour ou juste envie de découvrir un artiste prometteur, vous devez lire "Manabeshima".

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