mardi 16 février 2010

"Bonbon Palace"


C'est une critique de Funambuline qui m'a donné envie de lire ce gros roman choral dont l'action se situe à Istanbul. Dans un immeuble autrefois grandiose, mais désormais envahi par les cafards et les odeurs de poubelle, s'entrecroisent les trajectoires de locataires tous plus ou moins névrosés. A chaque chapitre, le lecteur pénètre dans l'un des appartements de Bonbon Palace et découvre peu à peu les secrets de ses occupants. J'ai aimé l'écriture d'Elif Shafak qui sollicite les cinq sens en permanence, peignant un portrait vivace et réaliste de la Turquie moderne. J'ai aimé aussi sa façon de fouiller la psychologie des personnages pour créer une galerie de portraits hauts en couleur.

Pourtant, j'ai mis près de trois cents pages pour commencer à apprécier vraiment "Bonbon Palace". Parce qu'après une introduction mystérieuse à souhait, mon enthousiasme a été douché par deux flashbacks longs et pesants, certes utiles pour la suite de l'histoire, mais qui auraient franchement gagnés à être allégés. Du coup, j'ai failli abandonner ma lecture avant que l'auteure revienne enfin au présent. Puis j'ai été désarçonnée par les personnages si antipathiques et/ou irritants au premier abord. Mais je me suis accrochée, et peu à peu mon intérêt a grandi en même temps que la vitesse à laquelle je dévorais la suite. De la fin, je dirai simplement qu'elle tient les promesses de l'introduction et boucle la boucle de façon satisfaisante. Pour autant, recommanderais-je la lecture de "Bonbon Palace"? Pas sûr, ou du moins, pas à n'importe qui. Si découvrir une culture orientale de l'intérieur vous intéresse, si les pavés ne vous rebutent pas et si vous n'avez pas besoin de vous identifier aux personnages pour apprécier un livre, vous aimerez probablement. Sinon, mieux vaut passer votre chemin.

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