lundi 16 novembre 2009

"L'échappée belle"


Je ne déteste pas les bons sentiments, bien au contraire. J'adore refermer un livre ou ressortir d'une salle de cinéma le sourire aux lèvres et le coeur plus léger. Mais les jolies choses ne sont pas nécessairement les plus palpitantes. Pour capter l'attention de quelqu'un en lui parlant de choses du quotidien ou en lui racontant la vie de gens ordinaires à qui il n'arrive rien de spécial, il faut beaucoup, beaucoup de talent. Exemples d'essais transformés en littérature: "La Première Gorgée de bière et autres plaisirs minuscules" de Philippe Delerm ou "Ensemble c'est tout" d'Anna Gavalda, deux bouquins que j'ai adorés malgré l'enthousiasme quasi-unanime qu'ils ont soulevé à l'époque de leur sortie. (Oui, "malgré", car je suis une snob littéraire et me méfie du consensus public en la matière. Mais j'ai mes raisons. Trois d'entre elles se nomment Dan Brown, Marc Lévy et Guillaume Musso. Si vous voyez ce que je veux dire.)

J'avais déjà parlé ici de ma déception à la lecture du roman suivant d'Anna Gavalda, "La consolante". Son cinquième opus paru au début du mois chez Le Dilettante ne rattrape en rien cette mauvaise impression. Une histoire de frères et soeurs qui s'échappent d'un mariage à la campagne pour se payer une dernière virée dans l'enfance, ça aurait pourtant pu être sympa. Manque de chance: ça reste superficiel et franchement insipide. On ne fait pas un bon bouquin en se contentant d'accumuler des touches de dégoût facile et de nostalgie convenue. Je sais qu'Anna Gavalda a écrit "L'Echappée belle" il y a déjà huit ans, pour répondre à une commande de France Loisirs qui souhaitait offrir une oeuvre originale à ses lecteurs. Je veux bien croire qu'elle a subi des contraintes de volume qui l'ont empêchée de développer sa trame pour en faire quelque chose de plus intéressant. Mais là, la jolie couverture aux cornets de riz cache un texte pareil à une barbe à papa: trop sucré, inconsistant et franchement hors de prix pour la satisfaction qu'on en retire.

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