Sous la forme d'un catalogue de vente aux enchères, si bien réalisé qu'on le croirait authentique, Leanne Shapton retrace la liaison fictive entre Lenore Doolan, 26 ans, critique culinaire dans la presse américaine, et Harold Morris, 39 ans, photographe au sommet de son art. A travers les photos en noir et blanc des objets de leur quotidien se dessinent deux caractères impétueux dont l'amour semblait condamné dès le début. On devine Lenore primesautière, jalouse et un poil hystérique, tandis qu'Harold apparaît comme un paniqué chronique de l'engagement. J'ignore si les objets ont une âme; ce qui est certain, c'est qu'avec un peu de talent, il est possible de les faire parler, et même de les rendre très bavards. Avec son titre à coucher dehors, "Pièces importantes et effets personnels de la collection Lenore Doolan et Harold Morris, comprenant livres, prêt-à-porter et bijoux : Maison de vente ... février 2009, 10h et 14h, heure de New Yorkjeudi 28 janvier 2010
"Pièces importantes et effets personnels de la collection Lenore Doolan et Harold Morris, comprenant livres, prêt-à-porter et bijoux"
Sous la forme d'un catalogue de vente aux enchères, si bien réalisé qu'on le croirait authentique, Leanne Shapton retrace la liaison fictive entre Lenore Doolan, 26 ans, critique culinaire dans la presse américaine, et Harold Morris, 39 ans, photographe au sommet de son art. A travers les photos en noir et blanc des objets de leur quotidien se dessinent deux caractères impétueux dont l'amour semblait condamné dès le début. On devine Lenore primesautière, jalouse et un poil hystérique, tandis qu'Harold apparaît comme un paniqué chronique de l'engagement. J'ignore si les objets ont une âme; ce qui est certain, c'est qu'avec un peu de talent, il est possible de les faire parler, et même de les rendre très bavards. Avec son titre à coucher dehors, "Pièces importantes et effets personnels de la collection Lenore Doolan et Harold Morris, comprenant livres, prêt-à-porter et bijoux : Maison de vente ... février 2009, 10h et 14h, heure de New Yorkmardi 26 janvier 2010
"Cristallisation secrète"
Dans tous ses livres - et ils commencent à être nombreux -, Yoko Ogawa explore inlassablement le thème de la mémoire. Ce qui pourrait devenir répétitif si elle ne réussissait pas l'exploit de le faire chaque fois d'une manière différente, sous un angle nouveau et original, tout en gardant ce style délicat et empreint de mélancolie qui n'appartient qu'à elle. D'habitude, j'attends que ses romans sortent en poche chez Babel pour les acheter. Mais la superbe illustration et la quatrième de couverture de la version Actes Sud - plus grande et plus chère - m'ont fait faire une exception pour "Cristallisation secrète
".
L'histoire se déroule sur une île coupée du reste du monde et soumise à un étrange phénomène: les choses y disparaissent les unes après les autres. Après les oiseaux et les roses, vient ainsi le tour des calendriers, puis des livres... et bientôt, c'est une partie même du corps humain qui se trouve touchée par cet effacement progressif. Les habitants ne s'en émeuvent pas, à l'exception de quelques rares individus dont les souvenirs demeurent intacts - et qui sont impitoyablement traqués par les "chasseurs de mémoire"...
Très vite, le lecteur comprend que "Cristallisation secrète" est une subtile métaphore des régimes totalitaires. C'est la première fois à ma connaissance qu'une oeuvre de Yoko Ogawa aborde un sujet aussi concret et politique. Mais elle le fait d'une façon si pleine de poésie, si dénuée de critique directe qu'on a l'impression de pénétrer dans une dimension parallèle, sans rapport avec la réalité malgré l'angoisse qu'elle suscite. Pour autant, difficile de ne pas penser à Anne Frank et à tous les Juifs qui furent, comme l'éditeur de la narratrice, obligé de se terrer dans des réduits minuscules pour échapper aux rafles nazies pendant la seconde guerre mondiale. Un roman magnifique qui donne à réfléchir et à se souvenir.
L'histoire se déroule sur une île coupée du reste du monde et soumise à un étrange phénomène: les choses y disparaissent les unes après les autres. Après les oiseaux et les roses, vient ainsi le tour des calendriers, puis des livres... et bientôt, c'est une partie même du corps humain qui se trouve touchée par cet effacement progressif. Les habitants ne s'en émeuvent pas, à l'exception de quelques rares individus dont les souvenirs demeurent intacts - et qui sont impitoyablement traqués par les "chasseurs de mémoire"...
Très vite, le lecteur comprend que "Cristallisation secrète" est une subtile métaphore des régimes totalitaires. C'est la première fois à ma connaissance qu'une oeuvre de Yoko Ogawa aborde un sujet aussi concret et politique. Mais elle le fait d'une façon si pleine de poésie, si dénuée de critique directe qu'on a l'impression de pénétrer dans une dimension parallèle, sans rapport avec la réalité malgré l'angoisse qu'elle suscite. Pour autant, difficile de ne pas penser à Anne Frank et à tous les Juifs qui furent, comme l'éditeur de la narratrice, obligé de se terrer dans des réduits minuscules pour échapper aux rafles nazies pendant la seconde guerre mondiale. Un roman magnifique qui donne à réfléchir et à se souvenir.
samedi 23 janvier 2010
"Sumimasen" et autres carnets de voyage au Japon
Je ne suis pas la seule carnettiste passionnée par le Japon. D'autres, plus doués que moi, ont même publié leur travail. Dernière découverte en date: "Sumimasen". Ce chouette petit bouquin se commande par l'intermédiaire du blog de l'auteure, qui vous l'envoie dédicacé et joliment emballé. Je me suis beaucoup amusée à retrouver des étapes communes dans nos parcours. Comme moi, Isabelle Boinot a séjourné au Kimi Ryokan à Tokyo et pris plein de photos depuis l'observatoire de Sunshine City; comme moi Sur le même thème, je recommande également:
"Tokyo Sanpo : Promenades à Tokyo
"A Year in Japan
"Japan ai!
"Allo... la terre ? Ici, Tokyo
mardi 5 janvier 2010
"Le remède et le poison"
Dans les années 50, le Dr. Will Friedrich, psychologue marié et père de quatre enfants mais chroniquement insatisfait de son sort, s'associe avec Bunny Winton, une collègue rousse incendiaire, pour tenter de fabriquer un médicament miraculeux qui soignera les dépressifs et produira du bonheur sur ordonnance. Parmi ses cobayes se trouve Casper Padrak, jeune homme aux origines très modestes mais au cerveau brillantissime, auquel le GKD va faire péter les plombs avec des conséquences tragiques pour les deux chercheurs et leur entourage."Le remède et le poison
Libellés :
années 50,
chronique familiale,
maladie mentale,
roman
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